Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Claude Viollet

Réunion du 5 novembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Mission défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Viollet, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées pour l'air :

Votre action pour la défense de ce programme majeur en coopération, tout comme les efforts des industriels, nous permettent aujourd'hui d'espérer un premier vol d'ici à la fin de l'année, et un début des livraisons pour 2013.

En attendant, il nous faut combler le déficit capacitaire. Des mesures ont déjà été prises : mobilisation des contrats de location, régénération d'une dizaine de Transall et achat de Casa.

Mais nous avions aussi l'opportunité d'acheter un, voire deux A330 en version cargo. J'aurais souhaité connaître ce qui, à ce jour, s'opposerait à cette commande.

Les ravitailleurs vieillissent, sans qu'ait encore été prise la décision concernant leur renouvellement. Vous nous avez dit vos doutes sur un partenariat public-privé. Peut-être, alors, faut-il envisager l'acquisition patrimoniale. En tout cas, il est crucial de décider rapidement.

Sachant que, si nous achetions le – ou les – A330 que j'évoquais à l'instant, nous pourrions engager leur conversion en ravitailleurs dès la livraison des premiers A400M.

En ce qui concerne les systèmes d'arme, je me réjouis de la décision prise de passer enfin commande du Meteor, que j'appelais de mes voeux. En effet, ce missile d'intervention à domaine élargi, programme européen innovant, assurera au Rafale une supériorité absolue sur tous ses concurrents, ce qui devrait constituer un atout supplémentaire pour son exportation.

Pour ce qui est, enfin, des drones, voilà maintenant près de neuf mois que notre système de drones MALE – moyenne altitude longue endurance –, dénommé Harfang, est déployé en Afghanistan.

L'usage montre que nous ne pouvons en rester à l'existant, c'est-à-dire une station sol et trois vecteurs, dont un seul était opérationnel lors de ma visite à Bagram le 15 octobre.

Pour conserver notre capacité en attendant la prochaine génération, il nous faudrait disposer de trois vecteurs supplémentaires et d'une deuxième station sol, c'est-à-dire de deux systèmes complets, ce qui est un minimum pour assurer la formation, l'entraînement et le déploiement.

Or, on évoquait encore seulement, ces jours derniers, l'achat du quatrième vecteur disponible chez l'industriel, sans plus. Alors, qu'en est-il ?

De même, il nous faut, au retour d'expérience opéré après quelque mille heures de vol, prévoir l'évolution du Harfang : motorisation, optronique, caméra infrarouge sur dérive, capacité d'écoute cellulaire et points d'emport.

Ces évolutions nous permettraient de mieux répondre au besoin opérationnel, tout en validant un certain nombre d'options pour l'avenir. En effet, sans confondre vitesse et précipitation, il nous faut maintenant arrêter notre stratégie en matière de drones. Elle doit être à la hauteur de l'enjeu politique, militaire et industriel, ainsi qu'en ligne avec le Livre blanc.

Le 25 novembre prochain, nous présenterons avec Yves Vandewalle le rapport d'information auquel nous travaillons depuis l'été sur ce sujet.

Mais je ne saurais conclure sur les équipements sans évoquer leurs incidences sur la capacité opérationnelle, à travers le risque avéré de perte de compétences clés.

En effet, faute de disposer des moyens nécessaires pour l'entraînement, les compétences reculent, notamment dans le domaine du vol tactique. Or, ce qui fait la force d'une armée de l'air, vous le savez, c'est de pouvoir maîtriser tout un panel de compétences et notamment d'être en capacité de mener des opérations complexes.

Il nous faut donc donner à l'armée de l'air de premier rang qui est la nôtre les moyens de reprendre celles de ses compétences qui sont menacées, et de conserver l'ensemble des autres.

Cela m'amène – et ce sera mon dernier point – à évoquer la réforme en cours, qui touche lourdement notre armée de l'air, puisque celle-ci contribuera pour 15 000 emplois à la baisse générale des effectifs de 54 000 postes prévue d'ici à 2015, et qu'elle s'intègre fortement dans les structures interarmées, notamment au niveau des bases de défense.

Je me suis rendu à la base de défense interarmées expérimentale de Nancy, qui soutient la base aérienne 136 Nancy-Ochey. J'ai pu y observer les efforts déployés par l'ensemble des personnels pour la réussite de cette réforme, mais également les difficultés rencontrées.

Cela me conduit à m'interroger sur l'opportunité d'accélérer le mouvement pour la mise en place des bases de défense, alors que l'évaluation des bases pilotes ne semble pas aboutie, si j'en juge d'après le dernier rapport d'étape de nos collègues François Cornut-Gentille et Bernard Cazeneuve sur la mission que leur a confiée notre commission pour le suivi de ces restructurations.

De même, je me dois de faire état des interrogations des personnels de la base aérienne 128 de Metz-Frescaty – officiers, sous-officiers, militaires du rang et ouvriers d'État – rencontrés le 10 juillet, face au projet de fermeture de celle-ci, prévue en 2012.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion