Monsieur le ministre, notre commission des affaires étrangères a décidé, sans que je cherche à l'influencer, d'approuver votre budget. (Sourires.) Celui-ci s'établit, cette année, à 39 milliards d'euros ou, plus précisément, à 30 milliards hors pensions. Il est comparable au budget britannique, mais plus de vingt fois inférieur à celui des États-Unis, puisque le Congrès vient d'accorder 680 milliards de dollars au président Obama. Pour faire bonne mesure, j'ajouterai que notre budget de la défense est deux fois moindre que le budget du renseignement non militaire des États-Unis. Ces quelques chiffres fournissent des repères utiles pour le débat stratégique.
Il revient à mes collègues rapporteurs de la commission des finances et de la défense d'analyser de manière plus approfondie ce chiffre de 30 milliards, qui est conforme à la loi de programmation militaire. Un budget sans doute modeste nécessite, pour être efficace, d'être réalisé et stabilisé. Or, il semble que toutes les recettes de l'année 2009 n'aient pas été au rendez-vous. Le niveau de vos crédits est satisfaisant, mais grâce à deux renforts qui n'existeront pas l'année prochaine : le plan de relance, à hauteur de 770 millions d'euros, et les ressources exceptionnelles, à hauteur de 1,6 milliard d'euros. Il est probable que les recettes immobilières finiront par être au rendez-vous, mais il est tout aussi probable que les recettes liées aux fréquences ne le seront pas – et je ne parle pas de celles tirées de Syracuse III : il existe, autour de ce dernier dossier, trop d'incertitudes et de bureaucratie.
Quant au plan de relance, il ne sera pas là non plus, j'espère,…