Nous avons beaucoup débattu de l'AFPA, monsieur Gille, et j'y ai aussi travaillé avec M. Jégo pour ce qui concerne l'outre-mer. Ensemble, nous avons tenté de définir l'avenir de cette association.
Comme vous l'avez dit, trois scénarios étaient possibles.
Le premier était la fusion avec Pôle emploi : nous l'avons rejeté, car l'AFPA y aurait perdu sa spécificité par la dilution de ses compétences.
Le deuxième scénario, voulu par certaines régions, était le démantèlement au profit d'AFPA régionales. Nous l'avons également refusé, car je suis très attaché au maintien d'un opérateur national. Les salariés rejetaient eux aussi ce scénario.
Le troisième scénario revient à réfléchir à l'avenir de l'AFPA : comment en faire l'opérateur de référence pour la formation professionnelle et la formation continue, notamment pour les publics les plus en difficulté ? Comment la consolider tout en respectant les règles européennes de libre concurrence ? Telle est la voie que nous avons choisie.
Nous avons négocié avec la Commission européenne afin de laisser à l'AFPA le temps de s'adapter : nous signerons ainsi avec elle une convention d'objectifs, de moyens et de performances d'ici à 2013. Ce temps nous permettra aussi de lui transférer ses terrains et son patrimoine immobilier, dont elle n'est pas propriétaire aujourd'hui. Ce serait, dites-vous, un cadeau empoisonné car ce patrimoine n'est pas en très bon état. C'est peut-être vrai, mais ce qui me laisse songeur est que ce patrimoine, tout le monde le réclame : les régions, et même les partenaires sociaux auxquels j'avais proposé qu'il reste propriété de l'État. Il est en effet intéressant car, moyennant une bonne gestion et de bonnes opérations immobilières, il accroîtra considérablement les ressources de l'AFPA et, partant, ses capacités de rénover les bâtiments ; c'est d'ailleurs ce que reconnaissait le président de la région Aquitaine au sujet du terrain actuellement occupé par l'association.
Ma confiance dans l'AFPA vient surtout de ce que ses personnels sont les meilleurs. Tous les résultats l'attestent : l'AFPA propose les meilleures formations pour les personnes les plus éloignées de l'emploi et les publics les plus fragiles, au profit desquels la loi relative à la formation professionnelle – dont je regrette, monsieur Gille, que vous ne l'ayez pas votée – réoriente l'argent de la formation professionnelle, selon le voeu unanime des partenaires sociaux. Bref, l'AFPA a son avenir devant elle, mais nous devons l'accompagner sur ce chemin.