Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, messieurs les rapporteurs, chers collègues, ce troisième budget de la treizième législature, que je qualifierais de projet ambitieux mérite qu'on s'y attarde plus sérieusement.
Ambitieux, il l'est sans nul doute. Il n'est qu'à voir l'étendue et la diversité des programmes et missions : 88 programmes de politique transversale pour 2010 au lieu de 51 en 2009. En analysant plus profondément ces programmes, on pourrait d'ailleurs constater quelques avancées par rapport aux années précédentes, du moins pour ce qui concerne ma collectivité.
Depuis 2008, je n'ai cessé d'interpeller le Gouvernement et tous les ministres concernés par l'outre-mer à propos de l'insuffisance du budget et de la situation très particulière de la collectivité de Wallis et Futuna.
Comme vous savez, madame la secrétaire d'État, même si vous ne vous êtes pas encore rendue sur notre archipel, cette collectivité souffre plus que d'autres de son éloignement de la métropole, de son isolement mais aussi de son exclusion fréquente des décisions politiques ou financières du Gouvernement. Elle souffre plus que d'autres de son insularité, double, qui aggrave le retard de son développement économique et l'application des mesures indispensables à l'amélioration des conditions de vie de ses populations.
Notre développement économique est entièrement dépendant de la commande publique. Les baisses substantielles, tout comme les retards de délégation des crédits de paiement, ont un impact direct sur l'économie locale et génèrent des conséquences irréversibles. Ils retardent de plusieurs années la réalisation des projets structurants indispensables au développement durable du territoire.
L'objectif principal de la LODEOM consiste à développer un modèle de croissance endogène, utilisant une nouvelle logique de croissance fondée sur des dispositifs aidés plutôt que sur des aides distribuées sans cohérence globale. C'est une bonne mesure pour l'avenir.
La loi de finances de 2010 devrait répondre aux vraies attentes des ultramarins dans leur vie quotidienne, ce qui n'est pas toujours le cas. Pour la collectivité de Wallis-et-Futuna, l'aide de l'État, selon les programmes 138 et 123, doit absolument porter sur les domaines essentiels suivants.
L'État devra réaliser un effort particulier dans le domaine de l'emploi. Cela passe par l'aide à la qualification professionnelle dans le cadre du SMA, du dispositif 40 cadres et les chantiers de développement local.
Une vraie amélioration doit se faire dans le logement, dans les équipements publics d'infrastructures encore très incomplets et insuffisants à Wallis-et-Futuna. Et, dans le cadre de la continuité territoriale, un effort financier plus important est nécessaire au regard de son ouverture au niveau de la région, vers la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et au sein de l'archipel lui-même. Le « passeport mobilité » est indispensable pour nos étudiants dont l'éloignement de la métropole nécessite une dotation plus importante.
Les difficultés financières dans le domaine de la santé s'aggravent en raison de l'insuffisance des équipements hospitaliers et médicaux entraînant l'augmentation du nombre des évacués sanitaires vers la Nouvelle-Calédonie, l'Australie et même la métropole. Cela provoque ensuite l'augmentation de l'endettement de l'agence de santé de Wallis-et-Futuna. Le projet de fonctionnement de l'agence nécessite donc une remise à niveau à hauteur de 31 millions d'euros pour 2010, somme correspondant à la prise en charge des soins de tous les habitants.
Avec la construction des hôpitaux à Wallis-et-Futuna, l'État devra prévoir des équipements plus complets et efficaces afin de limiter au maximum les EVASAN. Nos hôpitaux doivent devenir de vrais établissements publics, au service de ces Français du bout du monde, et dignes de la République.
Dans le domaine de l'enseignement, une grève a eu lieu au lycée de Wallis, la semaine dernière, en raison des difficultés qu'il rencontre en matière d'équipement scolaire et de travail.