Il suffit de se reporter aux débats de ces organisations syndicales, aux motions que publiquement elles adoptent pour mesurer que chez elles, la volonté de déstabilisation politique prend trop souvent le pas sur l'action syndicale. Lorsque la crise éclate, rares sont ceux, quelles que soient les familles politiques, qui se rangent aux côtés de ceux qui défendent la paix publique.
Le résultat, nous le connaissons : en Guadeloupe, quarante-quatre jours de grève, de blocage, de menaces, de violences ; au bout de ce tunnel, une économie meurtrie, une saison touristique gâchée, des hôtels fermés, des magasins brûlés, des agences de voyage désertées, des restaurants vides, une image ternie, une économie en berne et, bien sûr, des salariés licenciés.
Les premières victimes de cette tragique explosion ont une fois encore été les Guadeloupéens eux-mêmes ; ceux qui ont allumé la mèche ont une fois encore joué la politique du pire. Face à cette situation, l'État s'est attaché à faire son devoir.
La loi d'orientation pour le développement économique outre-mer crée de nouvelles incitations à l'embauche et à l'investissement ainsi que de nouveaux soutiens au pouvoir d'achat. Les états généraux de l'outre-mer se sont attachés à remettre autour la table ceux qui s'étaient affrontés et à faire émerger des idées nouvelles et des projets communs.
Le budget que vous nous présentez ce soir, madame la secrétaire d'État, comporte des avancées qu'il faut souligner. Je noterai la progression des dépenses fiscales au service du développement et de l'emploi. Elle a son importance alors que la ressource fiscale se fait rare.
Je voudrais citer également l'effort sans précédent consenti pour le logement social, puisque les 255 millions d'euros de la ligne budgétaire unique – les crédits budgétaires demeurant le socle de cette politique, monsieur Almont – sont complétés par la ressource nouvelle que constitue la défiscalisation, laquelle doit permettre de financer cette année 110 millions de programmes sociaux. Jamais on n'avait auparavant disposé de telles ressources pour cette action prioritaire qu'est le logement social.
Madame la secrétaire d'État, j'entends donc saluer votre action et soutenir vos initiatives. Mais je voudrais aussi saisir l'occasion de cette intervention pour dire non seulement à mes collègues mais également à tous nos concitoyens d'outre-mer que, dans tout processus de développement économique et social, l'engagement de l'État, si fort qu'il puisse être, pèsera toujours moins lourd que la cohésion d'un peuple.
La condition essentielle d'une reprise du pouvoir d'achat n'est pas le cumul ou non, total ou partiel, de tel ou tel avantage public – bien sûr, il est nécessaire que soient fixées les conditions de fonctionnement et de cumul du RSTA et de la prime pour l'emploi –, mais le développement économique bâti autour d'un projet partagé.
Mon voeu le plus cher est que, par-delà les blessures de l'histoire, par-delà les injustices d'aujourd'hui et les dissensions de toujours, nos outre-mer sachent se prendre par la main pour trouver ensemble la voie d'une ambition commune et d'un effort partagé. C'est de leur cohésion, de leur solidarité interne, de leur adhésion à un projet commun que dépend fondamentalement leur avenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)