Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, comme l'ont fait Jérôme Cahuzac et Alfred Almont, je tiens, en mon nom personnel et au nom de mon groupe, à saluer la mémoire de notre collègue Jean-Paul Charié, dont je me souviens que, maintes fois, il avait assisté aux débats sur le budget de l'outre-mer.
Avant d'en venir au projet de budget proprement dit, vous me permettez, madame la secrétaire d'État, quelques réflexions générales. La France d'outre-mer offre à notre pays et à l'Union européenne une ouverture incomparable sur le monde, une richesse humaine et écologique, un potentiel économique et touristique remarquables. Pourtant, elle reste encore, d'une manière générale, mal connue des médias métropolitains qui ne s'y intéressent trop souvent qu'en cas de catastrophe naturelle ou de crise. Ainsi en a-t-il été des mouvements sociaux qui ont secoué les Antilles et la Réunion à la fin de l'année 2008 et au début de 2009, et qui ont placé l'actualité ultramarine sur le devant de la scène.
Ces mouvements nous ont rappelé que le principal défi que doit aujourd'hui relever l'outre-mer – ou les outre-mer – français est de nature économique et sociale. Le développement y reste en effet fragile, le niveau de vie globalement inférieur à celui de la métropole et, malgré une amélioration de la situation depuis plusieurs années, le niveau du chômage est, dans les DOM, près de trois fois plus élevé que la moyenne nationale.
Au-delà des enjeux économiques, les événements récents ont aussi mis en lumière des problèmes plus profonds, de nature socioculturelle et identitaire, à un moment où l'on parle beaucoup d'identité nationale. La complexité des enjeux auxquels est confronté l'outre-mer se mesure d'ailleurs à la richesse des conclusions auxquelles ont abouti les états généraux qui se sont tenus d'avril à septembre derniers. Ils se sont emparés aussi bien des sujets économiques et sociaux que des sujets institutionnels, sociopolitiques et culturels.
Le premier conseil interministériel de l'outre-mer, qui sera réuni dans deux jours, le 6 novembre, sous la présidence de M. le Président de la République, examinera la synthèse de ces travaux, dans le dessein d'élaborer un plan de modernisation de l'outre-mer que nous attendons tous avec intérêt.
J'en viens maintenant au présent projet de loi de finances pour 2010. Ce budget est bon, madame la secrétaire d'État. S'agissant des crédits qui relèvent plus spécialement de la compétence de notre commission des lois, je tiens tout d'abord à souligner trois points de satisfaction. En premier lieu, l'année 2008 est marquée par une baisse de la délinquance outre-mer : on a ainsi constaté 2 % d'infractions en moins par rapport à 2007.