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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 3 novembre 2009 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Je m'efforcerai de répondre rapidement à ces deux questions très difficiles.

Monsieur Souchet, vous prenez l'exemple de Madagascar. Nous avons des obligations internationales et ne pouvons nous y soustraire brutalement sous prétexte qu'il y a une crise, juste prétexte, d'ailleurs. Vous avez complimenté notre diplomatie ; nous allons, je crois, parvenir à une entente à Madagascar, alors que les troubles, opposant deux parties de la population, ont été extrêmement profonds.

En même temps, nous avons contribué très largement au Fonds européen de développement. C'est une dépense de 900 millions d'euros. Nous contribuons à hauteur de 19,5 % au FED, ce qui est beaucoup. D'ailleurs, nous avons été à 23 % ; nous nous efforçons de diminuer notre part, mais cela prend des années.

Vous avez également raison de souligner, avec les aides multilatérales, ce n'est pas au nom de la France que nous agissons. Je le sais. En même temps, nous sommes pour l'Europe et nous militons pour que cette Europe soit forte et efficace.

Je prends l'exemple du Fonds global, dans lequel nous mettons 300 millions pour aider à la lutte contre le sida, aussi bien en prévention qu'en traitement. Avec ce montant, nous en sommes le deuxième contributeur, le premier par rapport au nombre d'habitants, mais cela ne se voit pas. J'espère que ces 5 % pourront devenir visibles, mais je n'en suis pas sûr parce que les ONG françaises à l'international sont très diverses. J'espère qu'elles seront efficaces. Nous sommes dans la contradiction, c'est vrai. La France a beaucoup contribué à la création de ce fonds ; je me rappelle très bien comment cela s'est passé. Il a été externalisé, n'est plus dans l'ONU, mais nous n'y sommes pas visibles alors que nous en sommes le deuxième contributeur.

Nous ne pouvons pas tout d'un coup revenir sur notre aide multilatérale et la remplacer par de l'aide bilatérale. Il y a donc des moments où, comme à Madagascar, vous avez raison, nous sommes pris au piège.

Quant au service européen d'action extérieure, nous y travaillons depuis très longtemps. Nous aurons, je l'espère, si le traité de Lisbonne est accepté, comme je le crois, mais cela n'était pas évident il y a trois ou quatre ans…

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