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Intervention de Jacques Remiller

Réunion du 3 novembre 2009 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Remiller :

J'ai écouté avec attention le 13 octobre dernier le ministre des affaires étrangères et européennes nous présenter le projet de budget de la mission action extérieure de l'État. Je puis vous dire que l'intention concorde bien avec la volonté de notre groupe de voir progresser le budget de notre diplomatie.

Progression et stabilité sont donc les deux mamelles de ce budget, deux atouts de bon augure pour la place de la France et de « son pacte plusieurs fois millénaire entre sa grandeur et la liberté du monde » ainsi que le rappelait le Général de Gaulle.

Ce budget est aussi le reflet de l'immense effort demandé et entrepris depuis plusieurs années tant par le ministère que par le corps diplomatique pour se réformer, se réorganiser et mutualiser les moyens sans pour autant rogner sur l'efficacité et le professionnalisme. Comme l'a si justement souligné le ministre ce jour-là, nous sommes bien sur une ligne volontariste qui associe un budget d'engagement et un budget de réforme.

Dans un contexte économique difficile comme nous le connaissons actuellement, sachons apprécier et mesurer à leur juste valeur les économies réalisées. Certes, des progrès restent encore à faire, mais je ne doute pas que celles et ceux qui, dans le ministère ou dans nos ambassades et nos consulats de par le monde sont en charge de porter la réforme en cours, ne s'arrêteront pas en si bon chemin.

À titre d'exemple – et je connais le problème pour m'y rendre fréquemment soit en ma qualité de secrétaire de la commission des affaires étrangères, soit en ma qualité de président du groupe d'étude à vocation internationale sur le Vatican – permettez-moi d'évoquer notre présence diplomatique dans la péninsule italienne.

En effet, j'ai eu l'occasion d'aller à Rome à plusieurs reprises ces dernières semaines. Il semblerait qu'un regroupement de nos trois ambassades, auprès de l'Italie, du Vatican et de la FAO soit envisageable et fortement envisagé sur le site du Palais Farnèse. Je pense que le Vatican le refuserait, mais c'est une rumeur à laquelle il convient de mettre fin tout de suite.

Autre point : la question des contributions de la France aux organisations internationales.

Une hausse de 51 millions d'euros est prévue sur ce budget, ce qui, en soi, indique clairement la volonté pour notre pays de tenir une place et un rôle majeur sur la scène internationale. Dans le même temps, nous savons aussi que cet effort risque d'être insuffisant compte tenu des aléas de dépenses sur les opérations de maintien de la paix et la mise en place de la mission de l'Union africaine en Somalie.

À propos de l'Afrique, et nonobstant le sujet qui nous occupe ici même, nous devons passer à présent à l'acte II de la nouvelle politique en direction de ce continent. Le rapport que j'ai eu l'honneur de produire, à la demande du président de la commission des affaires étrangères, sur notre avenir commun avec ce grand continent doit désormais prendre vie et forme. Pardonnez-moi pour cette petite digression, monsieur le président, mais nous savons tous combien la présence française en Afrique revêt d'enjeux.

Enfin, permettez-moi de saluer l'effort budgétaire en direction de l'enseignement français à l'étranger.

Certes les 10 millions supplémentaires prévus risquent de ne pas suffire à couvrir les besoins en raison de l'attraction croissante pour ce service qui est aussi, je vous le rappelle, le fer de lance de la francophonie et de notre influence dans le monde. Nos rapporteurs en ont parlé précédemment. Aussi à l'instar de mes collègues Geneviève Colot et François Rochebloine, j'estime que nous devrons, dans un avenir proche, réfléchir à amender le système, notamment en plafonnant la prise en charge de la scolarité des enfants français pour soulager le budget de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger.

Monsieur le ministre, si vous le permettez, je vous remets en primeur, comme je l'ai fait avec M. Bernard Accoyer ce matin, le rapport qui sera rendu public dès demain , de la mission du groupe d'étude à vocation internationale sur les relations avec le Saint-Siège, que j'ai conduite entre le 14 et 17 septembre 2009. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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