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Intervention de Pierre Gadonneix

Réunion du 16 septembre 2009 à 11h00
Commission des affaires économiques

Pierre Gadonneix, président-directeur général d'EDF :

Je ne me prononce pas sur ce point : il appartient au Gouvernement d'en décider. Mais, quoi qu'il en soit, le prix de l'électricité doit être fixé par une autorité indépendante : il ne peut s'agir d'EDF.

Les investissements réalisés en France sont essentiellement dédiés à la maintenance du parc de production et des réseaux, la moitié étant affectée aux transports.

Vous avez raison, monsieur Poignant, la France est en retard en matière d'énergie solaire, mais j'ai fait le pari, à travers EDF Énergies nouvelles, de faire de l'entreprise un leader dans ce domaine. En matière d'énergie éolienne il n'y a plus de bond technologique à attendre et nous avons atteint les coûts les plus bas ; l'énergie solaire dispose en revanche d'un important potentiel de progrès. Dans la mesure où nous ne savons pas quelle source d'énergie sera privilégiée demain, nous investissons dans les différentes filières, mais il est clair qu'investir dans l'énergie solaire comporte plus de risques.

D'après les chiffres de la CRE, sur le million de clients qui se sont tournés vers la concurrence, 600 000 se sont adressés à Gaz de France.

En effet, Monsieur Paul, EDF s'est engagée dans le projet South Stream, pour deux raisons : d'une part pour alimenter ses centrales thermiques à gaz, d'autre part parce que nos clients attendent de plus en plus que nous leur offrions et l'électricité et le gaz. Nous souhaitions donc disposer de compétences gazières et nous procurer du gaz à long terme au même prix que nos concurrents. Nous achetons certes l'essentiel du gaz à Gaz de France, mais nous avons fait le choix de l'autonomie et de la diversification. C'est ainsi que nous avons investi en Égypte, en Italie, où nous avons construit un terminal méthanier, et à Dunkerque où nous en projetons un autre. Depuis quelques années, nous sommes en relation avec les responsables de Gazprom, car les Russes souhaitent diversifier leur accès à l'Europe à travers deux projets. Le projet Nord est mené à bien par un consortium germano-russe présidé par M. Schröder. J'avais fait en sorte d'associer la France à ce consortium, que GDF Suez a décidé de rejoindre. Le projet Sud associe Gazprom et l'entreprise italienne ENI. Notre présence dans ces deux projets serait un atout pour la France.

Dès mon arrivée à la présidence d'EDF, j'ai relancé les investissements dans les centrales thermiques à flamme, au Havre, à Cordemais et à Porcheville. Je suis de ceux qui pensent que nous avons intérêt à conserver le charbon, qui est encore l'un des plus importants moyens de production de l'électricité. Il nous faudra sans aucun doute émettre moins de CO2 et mettre en place sa captation, mais le charbon a encore un avenir : il serait dommage que la France en soit absente.

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