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Intervention de Pierre Gadonneix

Réunion du 16 septembre 2009 à 11h00
Commission des affaires économiques

Pierre Gadonneix, président-directeur général d'EDF :

British Energy contribue à hauteur de 936 millions d'euros à l'EBITDA (earnings before interests, taxes, depreciation and amortization) du groupe, soit près de 10 % du total. Pour couper court à toute polémique, j'indique que l'intégralité des frais financiers consécutifs à cette acquisition est entièrement couverte par les nouvelles recettes procurées. L'opération n'obère donc en rien nos capacités d'investissement en France. La dette du groupe s'est accrue de 12,3 milliards d'euros, essentiellement du fait de cette acquisition.

Aujourd'hui déjà, ce sont les activités à l'international qui tirent le chiffre d'affaires et les résultats du groupe, et cela sera encore plus vrai demain. En effet, l'ouverture du marché européen de l'électricité à la concurrence nous conduit inévitablement à perdre des parts de marché en France, puisque nous en avions initialement 100 % ! Comme tous les autres opérateurs historiques européens du secteur de l'énergie, EDF, ex-monopole national, a acquis un statut d'opérateur international. Au premier semestre 2009, nous avons réalisé 47 % de notre chiffre d'affaires à l'international et 53 % en France. Notre résultat opérationnel provient, lui, à 41 % de l'international, contre 33 % pour la même période de 2008, la part provenant de France étant entre temps tombée de 67 % à 59 %. A périmètre constant, sans l'apport de British Energy, la croissance à l'international aurait quand même été de 11 %. C'est dire combien nos activités à l'international sont rentables, leur rentabilité progressant même davantage que celle de nos activités en France où joue bien entendu un effet volume, nos parts de marché ne progressant plus, et où la relance de l'investissement pèse sur nos comptes.

Un mot des mouvements tarifaires de l'été. Une hausse moyenne de 2,3 % est intervenue en août – 1,9 % pour le tarif bleu, 4 % pour le tarif jaune, 5 % pour le tarif vert et 0 % pour le TaRTAM, le tarif réglementé transitoire d'ajustement du marché. La structure de notre grille tarifaire a par ailleurs été révisée. L'opération, neutre pour nos recettes, visait à rétablir l'égalité de traitement entre clients et à encourager les économies d'énergie ainsi que les consommations les moins émettrices de CO2, dans l'esprit du Grenelle de l'environnement.

En conclusion, je souhaiterais rappeler qu'EDF, on ne le sait pas assez, est aujourd'hui le premier contributeur français au programme national d'économies d'énergie fixé par la loi de programme arrêtant les orientations de la politique énergétique du 13 juillet 2005. Sur la première période du dispositif de certificats d'économies d'énergie, EDF a dépassé son objectif et contribué à plus de 55 % à l'effort national. Trois cent cinquante mille logements résidentiels et 130 000 logements sociaux ont ainsi été rénovés pour consommer moins d'énergie. Trois mille contrats ont été passés avec des industriels pour améliorer la performance énergétique de leur secteur d'activité. Deux millions de lampes basse consommation ont été distribuées et 40 000 chauffe-eau solaires installés dans les DOM. Quatorze mille salariés ont par ailleurs été formés, en partenariat avec les fédérations du bâtiment, aux techniques d'économies d'énergie.

Dans les trois ans à venir enfin, nous avons prévu d'investir autant dans les énergies renouvelables que dans le nouveau nucléaire. Cela se fera essentiellement au travers de notre filiale Energies nouvelles. Nous exploitons et développons aujourd'hui quelque 350 mégawatts d'énergie éolienne en France et visons une place de leader dans le photovoltaïque. Nous avons développé un partenariat avec la société First Solar pour construire la plus grande usine française de panneaux photovoltaïques, qui devrait permettre la création de 300 emplois.

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