Monsieur le ministre, vous avez rappelé récemment que vous étiez le défenseur des artistes. À ce titre, ne jugez-vous pas épouvantable que le réalisateur toulousain José Chidlovsky, auteur d'un documentaire sur les sans-papiers, ait pu être convoqué dans le cadre d'une enquête préliminaire pour délit de solidarité ? Cette convocation vous amène-t-elle à considérer que c'est la France qui fait peur ?
Je vous lis et vous écoute avec beaucoup d'attention. Je sais tout de vos voyages, de vos visites, de vos goûts personnels, de votre agenda. Cependant, quatre mois après votre nomination, nous avons un certain mal à déterminer ce qu'est aujourd'hui la politique culturelle de la France. Aujourd'hui, le ministère de la culture peut-il survivre à la révision générale des politiques publiques ? Cinquante ans après sa création, l'année 2009 sera-t-elle celle de son anniversaire ou de son enterrement ?
Où en est le plan de relance pour le spectacle vivant annoncé par M. Nicolas Sarkozy ? Les crédits pour ce secteur vont augmenter dans la modeste proportion de 0,4 %.
Quelle est la situation du dossier de l'intermittence ? Le budget de votre ministère va encore contribuer cette année au comblement du déficit à hauteur de 900 millions d'euros.
Par la voix de son président, Canal Plus annonce vouloir préparer le cinéma à des temps plus difficiles, les accords liant le secteur à son principal bailleur de fonds arrivant à échéance. Le modèle en place depuis 25 ans arrive sans doute à son terme, et la télévision financera de moins en moins le cinéma. Cette évolution vous amène-t-elle à réfléchir à un nouveau modèle de financement pour celui-ci ?
Considérez vous qu'une somme de dix millions d'euros est suffisante pour abonder un fonds de mutualisation en faveur de la production audiovisuelle, mise à mal par la baisse des investissements de certaines chaînes privées ? L'audition de M. Patrick de Carolis vient de montrer à quel point le service public est désormais essentiel à la fiction française.
Dans une certaine mesure, vous assurez la tutelle de la télévision et de la radio publiques. Qu'avez-vous à dire aux 206 salariés de RFI menacés de licenciement ? En pleine crise économique et sociale, RFI est la seule entreprise publique à licencier. Après la suspension du plan social de RFI par la Cour d'appel de Paris, M. de Pouzilhac vient de déclarer que celui-ci n'est pas remis en cause et Mme Ockrent qu'elle espère que RFI pourra se remettre au travail.
Vos réponses aux questions posées sur l'AFP sont des réponses d'attente. La seule question utile à poser aujourd'hui est moins celle du futur statut de l'agence – étatisation ou privatisation –, ou celle de son modèle économique, que celle du calendrier. Vous avez demandé un peu de temps ; peut-on espérer que rien de dommageable n'arrivera à l'AFP en 2009 ?
Enfin, mais cette remarque est pour le fun, j'ai lu que le budget de la HADOPI allait être diminué de 20 % en 2010. C'est sans doute la seule disposition qui puisse nous agréer.