Je voudrais faire trois remarques. Premièrement, nous continuons de taxer les billets d'avion, mais nous ne taxons pas les billets de croisière. Nous nous apprêtons à taxer ceux de nos concitoyens qui, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, prennent leur véhicule pour faire 50 ou 80 kilomètres afin de rejoindre leur lieu de travail, mais nous ne taxons pas ceux qui partent en vacances en bateau.
Deuxièmement, l'argument du détournement de trafic ne me convainc guère : si certains estiment avantageux de faire plusieurs centaines de kilomètres pour prendre le bateau à Gênes plutôt qu'à Marseille, grand bien leur fasse, mais seuls ceux ayant de sérieux problèmes avec l'arithmétique pourront croire que cela leur fait économiser deux euros !
Troisièmement, il faudrait faire preuve de cohérence. La France a voulu être exemplaire en taxant les billets d'avion et elle l'a effectivement été, grâce au vote de la majorité UMP de la précédente législature. Son exemple a d'ailleurs été imité par un certain nombre de pays, ce que l'on doit au talent de notre diplomatie et de nos responsables politiques. Je pense notamment à Jean-François Copé, alors ministre du budget, qui a sans doute été pour beaucoup dans le fait que notre pays fut imité par d'autres ; ainsi, grâce à lui, la Corée du Nord, la République démocratique du Congo et, me semble-t-il, le Niger, ont marché dans nos traces – dommage qu'ils soient les seuls. Je ne doute pas de la force de conviction de M. Copé et du caractère déterminant de l'influence qu'il a exercée au sein du concert des nations. Je veux l'en remercier et, surtout, l'encourager à poursuivre ses louables efforts.