Eh bien, dites-le à Jean-François Copé, qui l'a créée pour le transport aérien ! Moi, je ne la crois pas absurde. Du reste, vous l'avez vraisemblablement votée, sous la dernière législature. Si elle figure actuellement dans la législation française, vous en êtes donc en partie responsable.
Selon un article des Échos en date du 12 octobre dernier, intitulé « Les croisiéristes se rient de la crise », la hausse du nombre de passagers en 2009 devrait atteindre 10 à 11 %, soit le même taux de croissance qu'en 2008. Près de 680 000 passagers auront débarqué cette année dans le seul port de Marseille, contre 540 000 en 2008, soit une progression de 20 %.
Il s'agit non pas de tuer la croisière, contrairement à ce que dit le professeur Debré, mais de ponctionner un, deux ou trois euros sur le prix du billet d'une croisière, comme c'est déjà le cas pour les billets aériens. Cet amendement permettrait une avancée écologique significative sans porter atteinte à la compétitivité d'un secteur dynamique.
Le Gouvernement institue la taxe carbone. On va donc demander, tout à fait légitimement, à nos concitoyens de payer leur essence plus cher, y compris pour les trajets qu'ils effectuent entre leur domicile et leur lieu de travail. Pourquoi faudrait-il exonérer les personnes qui partent en croisière de toute contribution, alors que le kérosène des bateaux est un facteur de pollution connu ? Il s'agit donc d'une mesure de bon sens qui, en outre, contribue à la solidarité. En l'adoptant, notre assemblée ferait donc un geste positif.