Mme Christine Lagarde s'est très récemment félicitée du plus gros bénéfice jamais enregistré par un groupe français. Celui-ci s'élève à 13,9 milliards d'euros et a été réalisé, bien évidemment, par le groupe Total pour l'année 2008. Ce groupe avait dégagé 9,1 milliards d'euros de bénéfices en 2004, 12 milliards en 2005, 12,6 milliards en 2006 et 12,3 milliards en 2007.
Total a profité de la flambée des prix du pétrole, qui se sont établis à 97 dollars le baril en moyenne sur l'année 2008, soit 25 dollars de plus qu'en 2007. Ces prix ont, du reste, atteint un record historique en juillet 2008, à plus de 147 dollars le baril.
Pour 2009, selon son directeur général, M. Christophe de Margerie, le pétrolier est confiant dans sa capacité à traverser une crise économique majeure sans remettre en cause sa capacité d'investissement et son développement sur le long terme. On le serait en effet à moins. Pour l'exercice 2008, Total a distribué plus de 4,9 milliards d'euros à ses actionnaires, tout en se félicitant de faire diminuer de 10 % les frais de personnel du groupe. Ce sont les salariés concernés par les plans de restructuration du secteur de la pétrochimie et du raffinage qui en ont fait les frais. De telles déclarations ne peuvent laisser indifférent.
Même si notre amendement relève de la justice sociale la plus élémentaire, nous espérons que le Gouvernement saura faire comprendre à Total qu'il serait indécent que la taxation se traduise par une augmentation des prix. La protection de ses intérêts en Iran mérite bien cette petite entorse aux habitudes rapaces du groupe Total.