Je profite de l'examen de l'article 7 relatif aux professions agricoles pour interroger M. le ministre sur deux sujets.
Tout d'abord, les agriculteurs et les éleveurs qui auront à acquitter la taxe carbone sont en situation de concurrence mondialisée avec d'autres, qui ne sont pas soumis aux mêmes charges.
Or, pour prendre un exemple connu, le bilan carbone de l'importation de carcasses de moutons en provenance de Nouvelle-Zélande est évidemment nettement plus défavorable que si ces carcasses venaient du centre de la France.
Finalement, l'un des gros inconvénients de la taxe carbone est d'avoir méconnu la concurrence déloyale que vont ainsi connaître beaucoup de nos agriculteurs.
Ensuite, monsieur le ministre, même si ce sujet n'est pas directement lié à l'article 7, je voudrais vous sensibiliser, avec toute la force dont je suis capable, à la situation extrêmement délicate de très nombreuses filières agricoles et, en particulier, celle des fruits et légumes.
Les professionnels de cette filière vivent une situation désespérante. L'état de la trésorerie de leur entreprise est catastrophique, ils n'ont plus aucune perspective d'avenir, ils ont le sentiment de ne pas être entendus, et encore moins écoutés : vous devez absolument réagir !
Je sais que ce secteur ne relève pas de votre domaine d'attribution mais de celui de Bruno Le Maire ; cependant je souhaite que le Gouvernement prenne conscience de la situation extrêmement délicate dans laquelle se trouvent cette filière ainsi que les professionnels concernés. Ils sont très nombreux à vouloir cesser leur activité en déconseillant à quiconque de reprendre leur exploitation. À terme, notre pays en serait appauvri car nous avons besoin de leurs produits, et nous avons surtout besoin d'eux.