Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 21 octobre 2009 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Discussion générale

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Eh bien, actuellement, la France est le pays de l'Union européenne qui a la meilleure mesure de risque – autrement appelée spread dans les milieux financiers – par rapport à l'Allemagne, qui sert en quelque sorte d'étalon.

Jacques Myard a indiqué – je simplifie un peu son propos – que l'inflation sera le meilleur moyen d'éponger la dette. Même si je ne partage pas la religion du président de la Banque centrale européenne en la matière, je suis convaincue que nous devons mener des politiques économiques qui luttent contre l'inflation. En effet, l'inflation, c'est la pire taxation, qui n'est jamais votée par aucun parlement. Qui plus est, elle frappe surtout les ménages les plus modestes et les plus démunis. Nous devons donc impérativement avoir à coeur de lutter contre l'inflation dans les années qui viennent, non pour faire plaisir à Jean-Claude Trichet, mais parce qu'il en va de la cohésion de notre tissu économique.

Monsieur Bapt, vous avez indiqué que l'Union européenne s'alarmait de la situation des déficits français. Or, ainsi que je l'ai dit hier, vingt des vingt-sept pays de l'Union européenne et onze des seize pays de la zone euro vont faire l'objet d'une procédure pour déficit excessif au titre de l'année 2009. Certes, nous faisons partie de ce groupe, dans lequel nous sommes d'ailleurs entrés un peu plus tôt que les autres parce que nous partions d'une situation plus dégradée que l'Allemagne notamment. Mais nous nous retrouvons, hélas ! en bonne compagnie. Ce qui est important, c'est que nous soyons capables d'amorcer, à la fin de l'année 2010, un chemin de sortie et que nous ayons le courage d'entreprendre, en 2011, des réformes structurelles – je pense notamment au rendez-vous des retraites – et de mener une politique sérieuse qui nous permette de rejoindre une trajectoire conforme à nos engagements maastrichtiens.

Je m'associe aux remerciements qui ont été adressés à M. Nicolas et à M. Cousin, qui ont souligné la pertinence du plan de relance, ainsi qu'à Mme Grosskost, qui l'a identifié dans chacun de ses détails en évoquant des rencontres de terrain qui témoignent manifestement du travail en profondeur qui a été accompli.

En ce qui concerne les banques, la question a été posée de savoir si la manière dont le Gouvernement a soutenu le secteur bancaire afin de le restaurer dans ses fondamentaux et de lui permettre ainsi de financer convenablement l'économie fut la meilleure. Je veux y répondre sans polémiquer : oui, le dispositif que nous avons élaboré – avec un mécanisme de prêts à des taux particulièrement rémunérateurs, de titres supersubordonnés et d'actions préférentielles sans droit de vote – était le meilleur moyen de ne pas spéculer avec l'argent des Français, tout en assurant notre remboursement et un bon retour sur prêt à des taux avantageux. Ce qui nous permet, du reste, de rentrer dans nos fonds, si je puis dire, puisque nous encaisserons 1,4 milliard d'euros au titre de l'année 2009 et un peu plus l'année prochaine.

Monsieur Cahuzac, vous avez abordé la question de la caractérisation de la dette publique, en indiquant que les financements consentis par la SFEF devaient y être consolidés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion