L'Islande est à la fois farouchement indépendante et manifestement européenne : elle a adhéré dès 1950 au Conseil de l'Europe, dès 1970 à l'Association européenne de libre échange, dès sa création, en 1994, à l'Espace économique européen, et fin 1996 à la Convention de Schengen.
Arrimée à l'Europe par bien des aspects, l'Islande aurait déjà, selon les estimations, repris les deux tiers, sinon les trois quarts, de l'acquis communautaire. À dire vrai, il ne fait guère de doute que sa candidature sera acceptée. La seule question en suspens est de savoir si cela pourra se faire, comme le souhaite tant la présidence suédoise, avant la fin de l'année 2009. Il a été répondu aux quelque 2 500 questions de la Commission dans le délai record de six semaines. J'ai moi-même pu constater à quel point l'administration islandaise, le ministère des affaires étrangères en particulier, était investie dans cette candidature.
Mais les difficultés sont ailleurs, que la négociation d'adhésion devra prendre en compte.
La première de ces difficultés, c'est la pêche. Cette activité représente une part importante de l'économie islandaise, de l'ordre de 10 à 15 % du PIB à l'heure actuelle, du fait de l'effondrement du secteur financier, et parce qu'elle « pèse » un quart des exportations du pays. En outre, dans le contexte de crise et pour des raisons historiques, la pêche est considérée par les Islandais comme un véritable élément patrimonial, voire sentimental.