…tant le statut de député est confortable au regard de la situation de la grande majorité des habitants de notre pays, particulièrement ceux des quartiers populaires. C'est la plainte d'un département que je veux exprimer, d'une population qui a souvent servi de bouc émissaire sur des questions nationales, et de variable d'ajustement pour des intérêts politiques nationaux. Ce département et ses habitants méritent respect et considération. Toutes celles et tous ceux qui, aujourd'hui, par de petits arrangements entre amis, profitent de votre opération de tripatouillage électoral, tous ceux-là ont manqué à ce respect légitime.
J'ai sûrement à vos yeux plusieurs torts qui vous ont conduit à déposer un tel projet, tricoté en catimini, un projet que le terme de « Yalta électoral » que j'ai employé tout à l'heure, typique des années soixante, résume parfaitement, tant vous voulez, comme au temps de la guerre froide, geler des positions acquises. Ces torts, je peux les énumérer : je suis socialiste, j'ai une quarantaine d'années, j'ai choisi de me consacrer pleinement à ce mandat de député en démissionnant d'autres responsabilités électives, c'est effectivement mon premier mandat de député, et je ne suis pas responsable national de ma formation politique. Tout cela a certainement pesé lourd dans vos choix. La difficulté pour vous maintenant est de justifier, par des considérations objectives, qu'ils respectent les critères que vous vous êtes vous-même fixés.
Avant de conclure, je veux vous rappeler que je vous ai posé plusieurs questions précises, non polémiques, sur vos choix en matière de respect de l'unité des villes et des cantons, d'équilibre démographique et de circonscriptions à redécouper. J'attends ici, à l'Assemblée nationale, au coeur du Parlement qui est censé avoir un pouvoir de contrôle plus important depuis la réforme de la Constitution,…