M. le rapporteur m'a demandé de ne pas me substituer au comité consultatif, de ne pas préjuger de ses conclusions. Mais que vient-il de faire d'autre en nous répondant qu'il ne voulait pas retenir le caractère dangereux de ces bonus ? Est-ce à lui de le dire ? N'aurait-il pas été préférable qu'il attende qu'une autorité indépendante des opérateurs de jeux se soit exprimée avant que de faire la loi ? Nous aurions ainsi pu coucher sur le papier le fruit des conclusions de cette autorité.
M. le ministre a évoqué le taux de retour aux joueurs. Mais où que j'aie cherché – j'ai même interrogé, à Marmottan, les experts en addictions –, je n'ai nulle part trouvé la preuve de son influence sur le risque addictif. Je ne pense pas qu'en limitant le taux de retour nous ayons quelque raison que ce soit d'être rassurés.
Pour ces deux raisons, je vous demande encore, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, d'envisager la possibilité d'éviter ces bonus extrêmement attractifs, qui piègent le joueur et l'entraînent dans une escalade délétère. Nous sommes devant le phénomène de l'addiction comme nous étions, il y a quelques années, devant celui du réchauffement climatique. Nous ne commençons qu'à peine à prendre conscience des dégâts planétaires que ce dernier entraîne. Je vais à mon tour citer une personnalité dont je n'ai pas l'habitude de reprendre les propos : « La maison brûle et nous regardons ailleurs », avait dit Jacques Chirac dans un discours célèbre. Aujourd'hui, la situation est la même s'agissant du problème de l'addiction. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)