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Intervention de Valérie Fourneyron

Réunion du 8 octobre 2009 à 15h00
Ouverture à la concurrence des jeux d'argent en ligne — Article 21 quater, amendement 477

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

Ma collègueMichèle Delaunay l'a fort bien montré : il s'agit d'un vrai choix de société. Nous évoquons parfois ici des situations dramatiques de surendettement liées aux crédits revolving. De même, nous traitons aujourd'hui de mécanismes qui peuvent conduire à des situations sociales extrêmement difficiles, à des cas de surendettement extrêmement lourds à gérer sur le plan humain.

Une fois n'est pas coutume, je fais miens les propos tenus par le président du groupe UMP lors de la mise en place du COJER – le comité pour le jeu responsable et l'encadrement du jeu – : « Le jeu en ligne agit comme une drogue chimique et cause un syndrome d'addiction complet : accélération des mises, augmentation de leur montant, impact sur le cours de la vie, syndrome de sevrage en cas de privation. » Nous sommes d'accord avec lui sur ce point. Mais la première des préventions, c'est de limiter l'offre. Nous ne proposons rien d'autre dans ces amendements : ce qu'il faut, ce n'est pas de la publicité à tout prix, c'est au contraire limiter l'offre.

Or, que proposent actuellement, au titre de la première participation, tous les sites de jeux ou de paris encore illégaux ? Je vais citer quelques exemples pour bien montrer dans quel contexte nous nous trouvons, nous mais aussi et surtout le parieur devant son écran de jeu. Ainsi, BetClick fait cadeau de la première mise si l'on perd, jusqu'à 50 euros ; Unibet offre le montant du premier dépôt à hauteur de 50 euros ; Sportingbet offre 10 euros pour un premier dépôt compris entre 10 et 199 euros, et 100 euros au-delà de 200 euros ; Mybet offre le montant du premier dépôt jusqu'à 50 euros, de même pour Bwin ; Zeturf offre 40 euros de bonus. Je pourrais multiplier les exemples.

Il est très important que nous puissions, grâce à ces amendements, limiter une telle offre publicitaire, limiter cet appât du gain qui mène à l'appât du jeu. Interdire la première participation à un jeu dans de telles conditions nous permettrait au moins d'adopter une formulation moins agressive vis-à-vis de cette conduite addictive, ce qui nous permettrait de faire un choix de société dans ce domaine. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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