D'abord, je ne saurais trop recommander à M. le ministre de prendre des cours d'anglais auprès de M. Myard, dont on se souvient du brio lorsqu'il défendit la France au moment de l'agression américaine contre l'Irak, sur toutes les télés et les radios anglophones. Mais là n'est pas le sujet.
Je vais commencer par la fin de votre intervention, monsieur le ministre, sur l'évaluation à dix-huit mois. On sait ce que cela veut dire en langage gouvernemental : dix-huit mois c'est synonyme de Saint-Glinglin, on n'y revient jamais. On sait ce que valent ces engagements. D'autant plus que, monsieur le ministre, même si votre bonne foi est grande – certainement l'est-elle certains jours –, on ne sait pas où vous serez dans dix-huit mois. Vous non plus, d'ailleurs !
Je vous renvoie à Dostoïevski et Stefan Zweig : le jeu marie le ludique et le pathologique. Vous, vous y mariez l'idéologique en plus ! Le rapporteur a fort bien parlé de la Française des jeux, mais un détail ne lui a pas échappé : vous supprimez le monopole de cette dernière, et ce qui pouvait être présenté comme une protection ne l'est plus.
Aucune règle ne résiste à l'appât du lucre ; vous qui fûtes champion sportif, monsieur le rapporteur, savez bien que, dans votre discipline, certaines pratiques ne sont guère honorables. Faire sauter le monopole de la Française des jeux ouvre la porte à tous les dangers. Qui parie ? Sur quels supports ? Le Gouvernement ne tiendra plus la barre pour limiter les éventuels excès. Aussi notre amendement n° 85 garde-t-il toute sa légitimité, comme l'expliquait hier, mieux que je ne le fais moi-même, mon collègue André Chassaigne.
(L'amendement n° 85 n'est pas adopté.)
(L'amendement n° 35 est adopté.)