M. Estrosi, conscient du danger – ou plutôt de l'anomalie –, nous a expliqué à la tribune qu'il ne s'agissait en rien d'introduire le droit islamique dans le droit positif français. L'ennui, monsieur le ministre, c'est que d'autres ont parlé avant vous : je pense à Mme Brunel, ainsi qu'à votre collègue M. Novelli. En commission, Mme Brunel a déclaré ceci : « Cette disposition vise à introduire les principes de la charia dans le droit de la fiducie en la rendant compatible. » Aujourd'hui, son discours a quelque peu changé : sans doute lui a-t-on expliqué que ces propos heurtaient profondément la devise républicaine et la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État. Elle nous dit désormais qu'il faut se conformer aux principes éthiques du droit musulman. Voilà qui ne change pas grand-chose.
Soyons clairs : chacun connaît l'importance déjà ancienne des pétrodollars dans le monde. Cependant, nous expliquer à l'occasion d'une crise que nous allons changer de pied et que, dorénavant, il nous faudra introduire dans le droit positif – et plus particulièrement en matière financière – les principes de la charia, comme cela nous a été dit, voilà qui nous heurte profondément. Nous pensons, au contraire, qu'il ne faut y introduire ni les principes de la charia, ni l'éthique du Coran, ni même le droit canon, la Torah ou le Talmud, qu'il soit de Babylone ou de Jérusalem.
Nous sommes en train de faire n'importe quoi. C'est d'autant plus inacceptable que, dans le même temps, d'autres propos sont prononcés ici ou là, dont il faut comprendre ceci : lorsque les musulmans sont riches, ils sont les bienvenus et nous cherchons à les attirer. Lorsqu'ils sont pauvres, en revanche, il convient de les remettre dans des avions et de les expulser avec leur famille. Tout cela est choquant ! Voici un régime qui dérive ; ressaisissez-vous !