Or, aujourd'hui, le Gouvernement est incapable de garantir le droit à l'enseignement. Le vrai problème, ce ne sont pas les absences de professeurs les jours de grève, lesquelles ne représentent que quelques heures, en moyenne, durant l'année scolaire ! En effet, dans quelles occasions les élèves ne disposent-ils pas d'un professeur, titulaire ou remplaçant ? Dans 3 % des cas, c'est à cause d'une grève ; pour le reste, c'est parce que le professeur est malade, en formation – quoique ce soit de plus en plus rare… – ou en congé maternité, et que vous ne le faites pas remplacer ! (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. – « Mais non ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Certains professeurs sont aussi des élus et, dans le cadre de leur mandat, doivent partir : eux non plus ne sont pas remplacés. Bref, les exemples abondent, qu'il s'agisse d'écoles primaires, d'écoles maternelles, de collèges ou de lycées, où l'on attend désespérément, des semaines, voire des mois durant, qu'un professeur puisse assurer ce droit à l'éducation.
La semaine dernière, en commission des affaires culturelles, le président Méhaignerie m'expliquait – je regrette qu'il ne soit pas parmi nous ce soir, mais j'espère restituer fidèlement ses propos – : « Il y a bien évidemment moins de malades en septembre et en juin qu'en décembre et janvier – c'est vrai, il existe des pics de maladie ; comprenez, monsieur Roy, que si nous prévoyions des remplaçants pour toutes les absences de décembre et de janvier, ils seraient inoccupés en septembre et en juin. »