Quand on rencontre des directeurs d'écoles, on se rend compte qu'une réforme de leur statut est nécessaire : il faut qu'ils aient une certaine autorité sur les enseignants et une autonomie leur permettant de mettre en place des projets pédagogiques adaptés, car les besoins ne sont pas les mêmes, par exemple dans une école de centre ville et dans un quartier périphérique. Une certaine autonomie dans la gestion des moyens est également nécessaire sans rompre le lien avec la collectivité locale de rattachement ; d'ailleurs, les communes auraient intérêt à réunir régulièrement leurs directeurs d'écoles afin d'élaborer des plans stratégiques pour la réussite des élèves, qui est le but de l'école. René Monory avait tenté de créer un statut pour les directeurs d'école il y a vingt ans ; de multiples propositions ont été faites ; il est temps de passer à l'acte. L'essentiel c'est que les réformes soient faites au nom de l'intérêt des élèves.
Il est vrai que les personnels des RASED ont sollicité les élus et qu'on a pu s'interroger sur leur avenir et sur la mise en place des deux heures de soutien hebdomadaires. Cela dit, deux mois après la rentrée, on voit que cela se passe bien ; les parents adhèrent à ce dispositif et les enfants l'acceptent. Le seul regret que l'on peut avoir est que, dans certaines académies, au prétexte de la formation des enseignants, le soutien scolaire ne peut avoir lieu le mercredi matin et doit donc souvent se dérouler à l'heure du déjeuner, ce qui n'est pas optimal et coïncide souvent avec l'heure de la cantine. Tout cela devra de toute façon être évalué.
Il y a aussi une forte demande des parents à être mieux associés au système. Ne pourrait-on pas envisager d'instaurer une journée nationale des parents à l'école ?
Pour ce qui est du lycée, il y a aussi des pistes de réformes à étudier, afin d'assurer une meilleure préparation à l'enseignement supérieur.
Pour finir, l'enseignement privé ne doit pas être oublié. Il contribue à l'enseignement national et est parfois en avance, puisqu'il a déjà un statut efficace des directeurs d'établissements. Il représente 2 millions d'élèves et 145 000 enseignants. Ces derniers font part régulièrement de leurs réflexions et de leurs revendications. On avait annoncé une égalisation du statut de ces enseignants avec celui de leurs collègues de l'enseignement public, qui n'a pas été réalisée. Par ailleurs, la règle de proportionnalité qui veut que les créations et suppressions de postes dans l'enseignement privé sous contrat soient moins importantes que dans l'enseignement public peut aussi poser, à certains endroits, des difficultés.