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Intervention de Françoise Hostalier

Réunion du 9 juillet 2008 à 15h30
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Hostalier :

Nous traitons d'un thème extrêmement présent dans la presse et que viennent hélas régulièrement illustrer des affaires aussi graves que des enlèvements d'enfants. Il est vrai qu'Internet est un outil formidable mais c'est aussi une porte ouverte vers tous les dangers, on le voit en particulier avec les cas d'atteinte à la dignité des personnes. Il faut donc essayer, autant que faire se peut, non pas de maîtriser l'outil mais d'apprendre à chacun à s'en servir.

On a évoqué la nécessité de bloquer certains sites. Mais en règle générale ceux qui s'y rendent savent qu'ils ont affaire à des contenus dangereux. En revanche, il faut s'intéresser de près au spamming, c'est-à-dire à ces sollicitations non contrôlées qui constituent une véritable menace pour les jeunes.

Un autre problème, que nous constatons chaque jour nous-mêmes avec notre courriel, tient à une certaine déresponsabilisation et à une perturbation des liens sociaux classiques : les normes ne sont pas les mêmes entre une lettre et un e-mail et les relations personnelles en sont affectées. On sait aussi qu'il y a un décalage de plus en plus important entre le réel et le virtuel. Il me semblerait donc utile qu'une étude sociologique, voire anthropologique, soit menée sur cet aspect.

Par ailleurs, s'il est très important de protéger les enfants, les adolescents et les personnes psychologiquement fragiles, il convient néanmoins de maintenir un certain degré de liberté d'accès et d'usage d'internet et de ne pas aller trop loin dans la surveillance exercée.

Vous avez évoqué, madame la ministre, vos contacts avec l'Éducation nationale dans le cadre de vos efforts d'information, mais peut-être serait-il opportun de mettre également à profit le nouveau brevet informatique et internet (B2I) pour développer des actions en direction des collégiens.

Je trouve choquant que certains jeux particulièrement violents soient mis sur le marché, même s'ils sont interdits aux moins de 18 ans. Il convient de mieux mettre en garde les acheteurs potentiels contre les dangers de ces jeux : j'ai eu connaissance du cas d'une grand-mère qui en avait acheté un en toute bonne foi pour ses petits-enfants, sans se rendre compte de ce qu'elle faisait.

Enfin, il existe sur ce sujet de très nombreux rapports ainsi qu'un grand nombre de textes réglementaires et législatifs et il serait sans doute bon de commencer par mettre un peu d'ordre dans tout cela avant de chercher à faire adopter une nouvelle loi et de nouvelles normes.

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