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Intervention de Philippe Meunier

Réunion du 20 janvier 2009 à 20h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Meunier, directeur général adjoint de la Coface :

Nous aidons les entreprises à ne pas subir la défaillance de leurs clients : s'il est bien en effet de vendre, il est encore mieux d'être payé quand on a vendu. À cet égard, ce sont les bons risques qui payent pour les mauvais. Afin d'éviter que seuls les mauvais clients viennent à nous, nous sommes donc tenus de sélectionner les risques et de les surveiller au fil du temps. Tel est le service que nous rendons aux entreprises. Une entreprise typique d'un assureur crédit est ainsi une entreprise qui reste dix ans ou plus son partenaire. Même si la concurrence est plus forte aujourd'hui, c'est un lien très solide qui se crée entre les deux.

De même, notre rôle, surtout dans la terrible conjoncture actuelle, est d'éviter la contagion et donc de ne pas répondre à la demande d'une entreprise qui pourrait avoir la malchance de faire défaut : il convient d'empêcher tout effet de cascade pour l'assuré et pour les autres assureurs. Couper le risque – pour répondre à M. Carré – c'est donc aussi éviter le phénomène de contagion. C'est ce que fait la Coface à l'international.

Il existe malgré tout des garde-fous permettant d'éviter de telles coupures, le premier étant la réaction de nos assurés eux-mêmes qui n'ont en effet qu'une envie, celle de faire du chiffre d'affaires. Tel a été le cas pendant la période de Noël. La pression de nos assurés est dans ces occasions suffisamment forte pour nous conduire, sans qu'il soit besoin d'une intervention des députés, à réexaminer ensemble tel ou tel dossier, même si c'est pour aboutir à la même conclusion négative de notre part. Nous savons que nous pouvons être faillibles.

Il est vrai que nous ne sommes pas toujours saisis directement par l'assuré. Il nous arrive de l'être par un acheteur prévenu par l'assuré de la coupure opérée par l'assureur crédit. La médiation, et c'est là toute son utilité, nous incite alors à être parfaitement transparent : il n'y a pas de décision de crédit dont il faudrait avoir honte et qu'il faudrait cacher.

Pour autant, nous n'avons pas le sentiment d'être restrictifs. Si la tendance pour la Coface est de tendre à une part de marché croissante sur le plan national, nos encours ont tout de même crû de 17,5 % au cours du premier semestre. Et si la situation s'est beaucoup stabilisée durant le second semestre, nous ne savons pas si ce résultat est dû à une position plus restrictive de notre part ou à une baisse des chiffres d'affaires.

Un dossier conséquent nous est parvenu par l'intermédiaire de la médiation – nous envisageons d'en faire peut-être un CAP – faute pour les actionnaires et les créanciers de s'entendre sur la partie qui devra faire un sacrifice. Pour notre part, nous ne voyons pas pourquoi ce serait aux fournisseurs de faire les fins de mois en étendant le délai. Dans 80 % des cas en effet, l'entreprise n'est pas assurée crédit.

Le crédit fournisseur a le mérite de fluidifier l'économie. Représentant l'équivalent de quatre fois le crédit court terme, il est de fait le premier banquier de France. Pour autant, il ne peut régler les situations difficiles dues à des rapports de force mal réglés entre l'actionnaire et le créancier financier.

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