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Intervention de Georges Pauget

Réunion du 20 janvier 2009 à 20h00
Commission des affaires économiques

Georges Pauget, président de la Fédération bancaire française :

Pour ce qui est de la responsabilité des banques – mise en exergue par Mme Fioraso dans la crise –, nous l'avons nous-mêmes reconnue. Pour autant, ce serait une erreur de les considérer comme unique responsable. Les travaux récents effectués par les meilleurs économistes de France que sont aujourd'hui selon moi M. Jean Tirole et M. Michel Aglietta, ont en la matière souligné le rôle des banques centrales aux États-Unis et dans d'autres pays. Les systèmes de régulation, c'est-à-dire les règles du jeu imposées aux banques, ont également conduit à la situation actuelle. Sans nier la responsabilité des acteurs que nous sommes, le cadre et les règles ont joué un grand rôle. Nous assumons les responsabilités qui sont les nôtres, mais il serait a contrario irresponsable que ces règles ne soient pas modifiées.

S'agissant du problème des marges, abordé par M. Carré, on n'assiste pas aujourd'hui à une reconstitution de ces dernières – la Fédération bancaire française pourra fournir tous éléments sur ce point. Le phénomène d'accentuation de la crise que nous appréhendons tous peut cependant conduire à une montée du coût du risque qui sera nécessairement répercutée par les banques, du fait du mécanisme de mutualisation du risque. Aujourd'hui, en raison de sa remontée, le coût de la liquidité a été partiellement répercuté. Saint-Gobain, par exemple, a emprunté avec l'appui des banques sur le marché obligataire la semaine dernière, pour une durée de cinq ans, à 8,25 %, car tel est le taux aujourd'hui. Lorsque nous octroyons des prêts à 5 et quelque pour cent en moyenne, c'est donc après mixage avec d'autres ressources, sans atteindre pour autant les marges phénoménales auxquelles nous arriverions si nous tarifions à notre coût marginal, ce qui est loin d'être le cas.

Le métier de banquier a toujours été de gérer sa relation avec les acteurs économiques sur la longue période, car le fonds de commerce des banques, c'est-à-dire leurs clients, est un bien précieux qu'elles n'ont pas envie de perdre.

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