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Intervention de Jean-François Bernardin

Réunion du 20 janvier 2009 à 20h00
Commission des affaires économiques

Jean-François Bernardin, président de l'ACFCI :

J'ai fait procéder, en vue de la réunion de ce soir, à une enquête sur l'ensemble du territoire, dont les observations ont été confirmées verbalement par les vingt-deux présidents de régions de notre réseau réunis ce matin. Notre diagnostic est donc sensiblement identique : pour l'heure, le système français s'en sort plutôt bien. Nous avons craint le pire – et, de fait, pour nous chefs d'entreprise, l'effondrement des principales banques serait de tous points de vue la principale catastrophe. Bien que, les difficultés de crédit à court terme ou d'équilibre des entreprises ne soient pas encore considérables quantitativement, sauf dans le secteur automobile – la chambre de commerce de Mulhouse, par exemple, n'a reçu qu'une centaine d'appels en deux mois –, il n'en reste pas moins que l'on assiste à une accumulation de cas dramatiques auxquels les parlementaires proches du terrain ne peuvent qu'être sensibles.

Par ailleurs, le dispositif gouvernemental rencontre une approbation assez générale. Globalement, nos chefs d'entreprise considèrent que les banques ont été stabilisées et que le dispositif de recours au médiateur, auquel nous participons aux côtés de René Ricol, est un bon dispositif d'appel. Il permet de résoudre des cas, dans lesquels le crédit aurait légitiment pu être accordé, qui n'ont pu l'être dans le cadre de la procédure ordinaire. Redisons-le : des erreurs sont toujours possibles et aucun système n'est parfait.

Tous nos responsables ont noté que, localement, l'engagement des services de l'État était réel et fonctionnait bien. Sur le terrain, la liaison entre les préfets et les services de l'État, les banquiers, le directeur départemental de la Banque de France, les mouvements patronaux et les organismes consulaires assure un filet relativement efficace dans les conditions dramatiques que nous connaissons.

Des problèmes n'en demeurent pas moins. Tout d'abord, les difficultés risquent de s'accélérer, car la crise est une crise de confiance, ce qui pousse tout le monde à la prudence. Cela se traduit par la suppression des intérimaires et par la difficulté d'embaucher des jeunes.

Cette vague risque en outre de s'amplifier en février, mars et avril, sans que quiconque puisse en connaître l'ampleur ni la durée. Il importe donc de rester en contact avec le médiateur pour y faire face s'il y a lieu.

La régulation du crédit interentreprises pose pour sa part des problèmes, notamment de concurrence internationale – certaines entreprises, par exemple, ont recours à des imprimeries espagnoles. Le problème le plus fréquent est celui de la trésorerie à court terme.

Enfin, les tout petits dossiers de crédit, portant sur quelques milliers d'euros, sont aujourd'hui mal couverts, ce qui peut avoir pour conséquence l'interruption d'une activité individuelle. Le dispositif est probablement trop puissant pour ces cas.

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