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Intervention de Hugues-Arnaud Mayer

Réunion du 20 janvier 2009 à 20h00
Commission des affaires économiques

Hugues-Arnaud Mayer, président de la commission territoriale du MEDEF :

Il existe bien une crise du crédit, révélatrice d'une véritable crise économique et liée à elle. Il faut régler la crise du crédit afin que l'économie puisse retrouver son flux normal et sa sérénité.

Il existe souvent un écart entre le ressenti et la réalité du terrain. On se plaint plus facilement à son député en période de crise – je l'ai fait moi-même auprès du mien –, mais on oublie aussi les trains qui arrivent à l'heure. Le MEDEF privilégie pour sa part le pragmatisme. A cet égard, regardons les chiffres et n'oublions pas les éléments positifs.

La situation actuelle comporte une grande part d'aspects psychologiques, comme nous le constatons dans les cellules de soutien aux TPE et PME que nous avons mises en place avec les chambres de commerce et la CGPME et dont l'activité a été très intense lors de leur création, avant de se ralentir. Nous nous attendons, pour les mois à venir, à une deuxième vague, liée notamment au dépôt des comptes.

L'économie d'aujourd'hui nécessite plus de moyens financiers que la croissance elle-même : il faut engager plus de moyens pour une moindre croissance de l'activité. Cela tient notamment au fait que les entreprises rendent plus de services à leurs clients et ont donc plus de stocks, qu'elles mettent en oeuvre des technologies plus coûteuses et qu'elles doivent financer des offres plus complexes. Les encours ont certes augmenté au cours des derniers mois – de l'ordre de 4 % ou 5 % –, mais moins que les années passées à la même période : cette croissance ne suffit pas et il existera toujours un spread. La mondialisation et l'accélération des échanges supposent un financement accru, tant pour les exportations que pour les importations.

Sur le terrain, l'accès au crédit reste tout à fait possible pour les petites entreprises comme pour les grandes. Il ne faut pas faire des banques des boucs émissaires et donner un trop grand poids psychologique aux petites nuisances du quotidien – par exemple à certains courriers relatifs aux encours ou aux révisions de crédit, envoyés parfois un peu vite de façon automatique par des agences bancaires. L'accès au crédit est certes un peu plus difficile et un peu plus cher – le MEDEF a constaté que le taux moyen des nouveaux crédits accordés le mois dernier était de 5,53 %, contre 5,08 % l'année dernière à la même période. Quelle évolution des taux peut-on prévoir pour les mois à venir ?

Aujourd'hui, le moral des Français, en particulier des entrepreneurs, est lié à ce qu'ils entendent. Quel que soit le rapport entre le nombre de dossiers réglés par le médiateur et celui des entreprises de notre pays, le seul fait d'annoncer, comme M. Ricol, que des dossiers sont réglés, a un effet psychologique sur le terrain et ranime le moral des troupes. Monsieur le médiateur, il faut continuer à communiquer sur vos résultats. Messieurs les banquiers, plus vous médiatiserez le fait que vous financez des grands projets de petites ou de grandes entreprises, plus les entrepreneurs penseront que vous êtes à leurs côtés.

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