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Intervention de Claude Gatignol

Réunion du 30 juin 2009 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Gatignol :

Je vous remercie, monsieur le président Champsaur, d'avoir rappelé que la loi repose sur un trépied : la sécurité des approvisionnements, la compétitivité et le respect de l'environnement. La seule typologie qui vaille en matière d'énergie est celle qui distingue celles qui sont carbonées et celles qui ne le sont pas.

Néanmoins, je reste perplexe sur certains points. Lorsqu'il est question d'électricité, il faut envisager le long terme. J'ai vu se construire des barrages sur la Dordogne, dans le Massif central, qui fournissent une énergie qui a l'immense mérite d'être stockée. Nous bénéficions aussi des décisions prises il y a quarante ans, après le refus du CEA d'acheter la licence Westinghouse. Or bien lui en a pris.

Nos cinquante-huit réacteurs ont une capacité de 63 000 mégawatts – en réalité de 54 000, compte tenu de la maintenance et des réparations. Or notre pointe se situe à 94 800 mégawatts, ce qui nous oblige à acheter hors de nos frontières à 1 000 euros le mégawatt, et en été encore. Comparativement, le mégawatt produit par les éoliennes en mer – cas de figure fâcheux – coûte au pire 150 euros, contre 82 euros à terre – cas de figure à peine moins fâcheux. Oui, nous devons construire des centrales sans CO2 et des autoroutes électriques pour faire face aux pics de consommation. Le Président de la République lui-même a déclaré chez moi, à Flamanville, que plus nous aurons de capacité de production, plus nous pourrons exporter un produit qui a l'avantage de ne pas être délocalisable. Ce serait bon pour notre balance commerciale.

Par ailleurs, que pensez-vous du futur compteur intelligent qui est plus ou moins en service en Italie et qui sera expérimenté dans deux de nos départements ?

Enfin, le volume de la production influe directement sur le prix même si je n'irai pas jusqu'à dire que je soupçonne EDF d'organiser la pénurie. Cependant, l'ouverture du marché, nous en avons vu le résultat grandeur nature en Californie : coupures d'électricité et flambée des prix. Au final, qui a trinqué ? Les petits consommateurs, qui ne peuvent pas se défendre. L'Europe elle-même a fini par valider enfin le fameux contrat Exceltium, destiné aux utilisateurs électro-intensifs.

Il faut progresser dans la transparence des coûts en distinguant la production et le transport notamment. Mais la multiplication des normes peut avoir des effets pervers.

L'électricité a de beaux jours devant elles car ses usages sont multiples. La SNCF et la RATP sont aussi de très bons clients qui doivent bénéficier des prix les plus bas possible. La consommation domestique devrait continuer d'augmenter, quels que soient les efforts réalisés pour la maîtriser. À cet égard, un parc de 1,2 million de voitures hybrides rechargeables aurait besoin d'une tranche nucléaire. Il est temps que la programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité – la PPI – soit plus réaliste. Mais comment le serait-elle si les parlementaires en sont totalement exclus ?

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