Je m'associe pleinement aux félicitations qui ont été adressées à Pierre Morange.
Il y a deux freins au bénévolat dont on ne parle pas suffisamment. D'abord, les normes de sécurité de plus en plus importantes engendrent un phénomène de professionnalisation qui empêche un certain nombre de vocations de se réaliser, notamment dans le milieu sportif. L'impact est d'autant plus important que les associations ont une peur croissante des recours contentieux. Ensuite, la culture du bénévolat n'est pas implantée dans nos entreprises, qui n'acceptent pas volontiers de libérer du temps de travail au profit de missions de service public. Il est important de faire passer le message aux chefs d'entreprise. Nous avons besoin de bénévoles, ne serait-ce que parce qu'à mission égale, les associations des domaines de la santé, de l'éducation ou de la culture coûtent dix fois moins cher que les établissements publics !
Les propositions du rapport vont de pair avec un contrôle efficace, ce qui implique d'abord des crédits et l'affectation par l'État, par redéploiement, de fonctionnaires aux services de contrôle, et ensuite des contrats d'objectifs beaucoup plus clairs et détaillés qu'ils ne le sont actuellement, afin d'avoir quelque chose de précis à contrôler. Or la question de l'efficacité réelle des associations est un peu biaisée : la plus grande part du financement étant locale, on ne peut éviter ni un saupoudrage électoral, ni le financement d'associations dont le but n'est autre que le soutien ou l'opposition aux pouvoirs locaux.
Je soulignerai, pour finir, que la composition actuelle du CNVA correspond si peu à la réalité du secteur que beaucoup d'associations ne le connaissent même pas !
Je remercie la commission d'avoir permis à cette mission de fonctionner. Il en ressort des éléments extrêmement constructifs, et le présent rapport doit être diffusé le plus largement possible.