Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Sandrine Mazetier

Réunion du 10 juin 2009 à 17h15
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier :

Il y a deux manières de mépriser les victimes : le déni et l'instrumentalisation par la gesticulation. S'agissant des violences commises dans les établissements scolaires, c'est la deuxième posture qui prévaut. Nous ne sommes pas hostiles à certaines des dispositions contenues dans le texte qui nous est soumis, mais elles ne répondent pas à l'ampleur du problème. Vous avez parlé de « sanctuariser » les établissements scolaires, en faisant référence à certains drames, mais votre texte occulte les violences quotidiennes qui s'y produisent. Ce n'est pas en installant des portiques que l'on en finira avec le harcèlement, les insultes, les menaces, les bousculades et les jeux dangereux. Ces violences « ordinaires », répétitives, touchent, globalement, 11 % des élèves. Ce pourcentage déjà considérable cache de plus une profonde inégalité sociale dans l'exposition à ces violences, que subissent 16 % des élèves scolarisés dans les établissements situés en ZEP. Certes il ne s'agit pas d'agressions à l'arme blanche, mais cette violence répétitive a des conséquences désastreuses pour les individus qu'elle touche et pour la collectivité. J'approuve donc la sévérité des conclusions de ma collègue Delphine Batho.

Quand on prétend « sanctuariser » les établissements, on commence par y maintenir les surveillants. Or, depuis 2002, 20 000 adultes ont disparu des établissements scolaires, soit 4 à 5 par établissement, ces adultes dont la présence est la base de la prévention des violences. Ne devriez-vous pas vous interrogez sur la pertinence de vos dogmes, et en particulier sur celui de la suppression des postes à l'Éducation nationale ? Commencez par rétablir la présence de surveillants et les choses se passeront mieux ! Nous avons déposé des amendements en ce sens. Pour finir, il n'était pas des plus habiles d'aller proclamant que les chefs d'établissement n'ont aujourd'hui pas le droit de fouiller les cartables…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion