Il s'agit là d'amendements de bon sens. Cela fait maintenant des années que nous nous plaignons de la fuite vers le privé de nos praticiens hospitaliers, notamment lorsqu'ils ont des spécialités chirurgicales. Ne pas accepter ces amendements, c'est accentuer encore ce phénomène.
On connaît les conditions de travail difficiles des praticiens hospitaliers. Ils sont forcément attirés vers le secteur privé à but lucratif, où ils ont souvent affaire à des actes programmés, dans des conditions d'organisation plus « confortables » qu'à l'hôpital.
En n'acceptant pas ces amendements, vous êtes en train de d'étendre les zones blanches, celles où certaines spécialités chirurgicales disparaissent.
Nous voyons aujourd'hui que les établissements privés à but lucratif auront sans doute la possibilité de former nos internes. Cela ne va pas réconcilier les praticiens avec l'hôpital public, lequel se verra réduit à faire des actes non programmés, ce qui n'est pas lucratif. Et quand on sait quelle est la voracité des fonds de pension américains – je ne citerai que Blackstone – auprès de nos cliniques privées, on se dit que l'hôpital public, comme l'a fort bien dit notre collègue Le Guen, en sera réduit à former la matière grise, avec toute la technicité que cela représente, alors que c'est le privé qui en tirera les bénéfices.