Le rapporteur connaît particulièrement bien le dossier, mais il me paraît très sévère à l'égard de la Commission européenne. Il est en effet louable de chercher à trouver un moyen adéquat d'informer le consommateur. Nous avons d'ailleurs ratifié il y a deux ans une ordonnance sur les signes de qualité qui visait déjà à permettre au consommateur de mieux se repérer dans le « maquis » des labels existants. Il faut rendre compte à la population, dont l'alimentation est de plus en plus uniformisée, des dangers pour la santé que représentent des aliments qui ne sont pas sains.
Pour autant, si l'idée de départ de la Commission européenne était légitime, il ne reste pas moins que le résultat est catastrophique. Son application porterait en effet préjudice aux produits de qualité comme, par exemple, le comté, qui est la plus grosse AOC de France en termes de tonnage.
Les acides gras ne sont pas tous dangereux pour la santé. On simplifie trop les relations entre les nutriments présents dans les aliments et on résume la qualité d'un produit à la somme des nutriments qui le composent. Or, en poussant le raisonnement de la Commission à son terme, on pourrait aller jusqu'à interdire la communication sur certains fruits. Il ne s'agit donc pas d'une bonne méthode pour classer les aliments et ses effets sont disproportionnés.
Je suis par conséquent contre la proposition de l'Union européenne, et favorable à la proposition de résolution de la Commission des affaires européennes, qui demande un certain nombre d'éclaircissements. Mais, plus largement, je suis contre l'établissement de ces profils nutritionnels qui ne permettra pas d'informer correctement le consommateur.