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Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 20 mai 2009 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche, rapporteur d'information :

Le transfert de la sécurité de Kaboul aux forces afghanes est positif et va permettre de libérer des militaires français qui pourront intervenir dans les zones les plus difficiles et renforceront le dispositif dans la vallée de la Kapisa.

La politique américaine s'est infléchie dans ses principes avec l'acceptation de la stratégie intégrée. Son application reste pourtant délicate, ne serait-ce qu'en raison de la multiplication des acteurs américains qui interviennent en Afghanistan. Quoiqu'il en soit, il faut améliorer le pilotage de ce conflit pour répondre aux critiques et surtout éviter l'incompréhension.

En ce qui concerne la gouvernance économique, un changement conséquent est en cours : j'ai le sentiment que les autorités américaines veulent une coordination nette pour éviter que 80 % des aides ne soient détournés. À l'initiative de la France, un accord a été établi hier à Istanbul aux termes duquel la Banque mondiale va être chargée d'un audit de l'aide internationale versée à l'Afghanistan. Nous devons savoir qui dépense quoi et où. Il est par exemple préoccupant que les ministres afghans ne puissent pas retracer l'emploi de l'aide internationale au sein même de leurs ministères.

S'agissant de la sécurisation des armes nucléaires pakistanaises et une possible initiative française, il faut rester prudent : le Pakistan n'étant pas un modèle de vertu en la matière. À ce stade, une coopération en matière de sûreté nucléaire est sûrement possible, comme cela a été envisagé à l'issue de la visite du président Zardari à Paris il y a quelques jours.

Pour répondre à M. Candelier, je ne crois pas que nous ayons le choix d'intervenir ou non en Afghanistan. Lorsque les talibans ont pris le pouvoir, nous n'avons pas réagi et cela s'est finalement traduit par les attaques terroristes et la montée en puissance d'Al-Qaïda. S'agissant du Président Karzaï, nous rappelons que les droits de l'Homme, de la femme et la liberté de la presse doivent être respectés. Je pense par exemple à ce journaliste condamné à mort pour avoir téléchargé des documents considérés comme portant atteinte au Coran. Je note par ailleurs que la question du droit des femmes est absente de la campagne électorale en cours. Pour autant, sans renoncer à avancer sur ces sujets, nous ne devons pas oublier que les premières élections afghanes ont eu lieu il y a seulement cinq ans. L'affirmation d'un régime démocratique respectueux des libertés individuelles et collectives demande du temps.

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