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Intervention de Bruno Bezard

Réunion du 31 mars 2009 à 16h15
Commission des affaires économiques

Bruno Bezard :

Cette audition nous permettra d'expliquer quelle est notre action au quotidien, ce que nous avons trop rarement l'occasion de faire.

L'APE est une petite structure placée sous l'autorité de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Son unique mission est de représenter l'État dans les entreprises où celui-ci détient des actions, qu'elles soient publiques ou privées à participation d'État – deux des trois grandes entreprises du secteur de l'énergie sont publiques, la troisième est privée avec une forte participation de l'État. Naguère, certains présidents d'entreprise publique justifiaient le mauvais état de leur société en prétendant ignorer l'existence d'un actionnaire. C'est pour y remédier que l'on a identifié clairement la structure qui endosse cette fonction d'actionnaire.

Nous nous efforçons d'assumer toutes les dimensions de l'actionnariat : même si nous nous intéressons beaucoup aux aspects financiers, nous ne sommes pas « un super chef comptable » ; nous avons aussi pour rôle d'aider l'entreprise à définir une stratégie industrielle, à la mettre en oeuvre et à investir. Nous exerçons ce rôle en liaison avec les ministères concernés, détenteurs de compétences particulières.

Nous détenons un portefeuille d'entreprises assez vaste : des entreprises cotées comme EDF, GDF-Suez, Aéroports de Paris, Air France-KLM, Thales, Safran, EADS, France Télécom ou Renault ; de très grandes entreprises non cotées comme la SNCF, RFF, La Poste, AREVA, les grands ports maritimes, les aéroports de province, France Télévisions, l'Audiovisuel extérieur de la France ou la Française des Jeux. Au total, notre chiffre d'affaires consolidé atteint 160 milliards d'euros environ. Par la publication de comptes consolidés, dans un rapport sur l'Etat actionnaire, annexé au PLF, nous rendons compte chaque année au Parlement de la valeur et de la rentabilité du patrimoine des Français – à ma connaissance, ce n'est le cas dans aucun autre pays.

Nous avons trois priorités : rétablir la situation financière des entreprises publiques en matière de rentabilité et d'endettement ; faire progresser la gouvernance des entreprises publiques en s'assurant du bon fonctionnement des conseils d'administration et de surveillance ; préparer l'avenir grâce à l'investissement des entreprises publiques, qui atteint pratiquement 30 milliards d'euros.

Pour les années à venir, nous avons cinq grandes ambitions : continuer d'améliorer la gouvernance et la gestion de nos entreprises, notamment en ancrant dans leurs gènes l'exercice de leurs missions de service public ; montrer encore plus clairement que l'État sait être un bon actionnaire, au contact des entreprises, dans une logique partenariale, ce qui implique de bannir le terme « tutelle » ; rendre le secteur public exemplaire en matière d'éthique – sujet d'actualité ; faire réussir le fonds stratégique d'investissement (FSI), au point qu'il devienne un exemple d'efficacité, de réactivité et de rigueur ; réfléchir en termes de filières ou d'« équipe de France », notamment dans le secteur nucléaire.

Pour ce qui concerne le secteur de l'énergie, nous travaillons essentiellement avec trois très belles entreprises.

EDF, deuxième capitalisation de la place de Paris, était encore voilà quatre ans un établissement public. Elle a su concilier un développement international très dynamique et une très forte progression des investissements en France. C'est le leader mondial de l'exploitation nucléaire.

AREVA, créée il y a neuf ans, est une réussite. Elle a énormément contribué au renouveau du nucléaire. La question de son financement, qui se pose aujourd'hui, devra être traitée.

Enfin, GDF-Suez procède d'une fusion que l'APE a ardemment souhaitée. La crise nous donne raison car les champions y résistent mieux.

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