Nous sommes confrontés depuis quelque temps à la situation qui résulte de ce que les partenaires sociaux qui ont signé l'accord UNEDIC ont considéré que la qualité de travailleur saisonnier correspondait à un état pour ainsi dire transitoire, un peu comme si l'on pouvait comparer cette activité à celle d'un étudiant qui, débutant dans la vie active, est d'abord surveillant dans un établissement scolaire ou moniteur d'une colonie de vacances avant de trouver un « vrai travail ».
Or les élus de la montagne, du littoral, des stations touristiques savent bien que les saisons déterminent l'activité touristique, et que les métiers de ces salariés sont de vrais métiers, de vraies professions. On pense aux moniteurs de ski, aux moniteurs de voile, aux accompagnateurs de moyenne montagne, bref à tous ces métiers qui ne peuvent s'exercer que de façon saisonnière.
Pour ces salariés, comme vient de le rappeler notre collègue Saddier, notre assemblée à déjà adopté des dispositions constituant des avancées, qu'il s'agisse de la reconduction des contrats, du logement, de la scolarisation des enfants, ou encore de la formation.
Je suis contre la précarité, vous le savez bien, mais, en la circonstance, il me semble souhaitable que nous admettions, tous ensemble, que l'état de saisonnier est un état reconductible, y compris de façon pérenne. Nous connaissons en effet des professionnels qui sont saisonniers toute leur vie.
Par cet amendement, nous voulons donc donner un signal très clair : en aucun cas on ne peut considérer que la situation de saisonnier est transitoire. Elle s'inscrit bien dans un certain type d'activité économique, notamment dans le tourisme, qui est aujourd'hui indispensable à l'économie de notre pays.