Le rapporteur général est cruel avec vous, monsieur le ministre. En fin de compte, il réclame la même chose que moi. Il commence par demander à voir les documents : c'est qu'on ne peut pas faire confiance au Président de la République, lequel annonce une chose et en fait une autre. Le Gouvernement a d'ailleurs écrit à Bruxelles pour assurer que, en réalité, il n'y avait pas d'engagements, qu'il y avait obligation de moyens, mais pas de résultats. Il n'y a, en particulier, aucun engagement sur le maintien de l'emploi, aucun vis-à-vis des sous-traitants, aucun sur la juste rétribution du travail. J'ai montré hier comment on peut réaliser la délocalisation sans se faire prendre avec les doigts dans le pot de confiture : il suffit de commencer par conduire une entreprise à la fermeture, puis on explique qu'il faut bien aller chercher sur le marché étranger les produits qui n'existent plus en France !
Vos arguments ne sont pas convaincants du tout. Aucun engagement n'est pris sur le maintien des rémunérations. Quand on voit comment M. Carlos Ghosn traite les salariés de Renault, on est bien forcé de conclure qu'il y a une certaine duplicité : on ne sait pas vis-à-vis de qui, mais, ce qui est certain, c'est que les salariés sont les dindons de la farce. Chez Renault, la perte de revenus annuelle ira jusqu'à 2 000 euros. Et pendant ce temps-là, les actionnaires se gobergent ! Monsieur le ministre, je souhaiterais que vous retiriez l'auge dans laquelle les grands patrons et les actionnaires, qu'il s'agisse de la Société générale ou de Renault, continuent de se goinfrer au détriment des salariés. Par son caractère vague, votre réponse ne constitue qu'une confirmation de la révélation faire par Le Canard enchaîné sur le contenu de la lettre que votre gouvernement a envoyée à Bruxelles.
(L'amendement n° 43 n'est pas adopté.)