Ce sujet dépasse la seule interpellation de l'association nationale des élus du sport. M. Nayrou a fait un constat : nos équipements sportifs sont vieillissants, à l'image des COSEC, qui ont plus de quarante ans, même si les collectivités en ont rénové certains.
Il faut néanmoins tenir compte de cet autre phénomène qu'est la demande sociale d'équipements sportifs dans de nombreux départements, où le tissu associatif, encore très vivant, apporte des réponses aux attentes des familles et notamment des jeunes. Les bénévoles sont très présents sur le terrain ; pour s'occuper des jeunes en dehors des heures scolaires, ils réclament des équipements qui fonctionnent. Il faut en ce sens répondre à une demande sociale, et considérer les équipements sportifs comme des outils éducatifs, d'où le besoin d'infrastructures supplémentaires.
Or tous les élus locaux constatent qu'il est très difficile de financer des équipements sportifs, qu'il s'agisse d'en construire de nouveaux ou de rénover les anciens. Rares sont les lignes budgétaires identifiées en ce domaine, que ce soit dans le budget de l'État ou dans celui – puisque l'on évoque des financements croisés – des régions et des départements. Si les crédits d'intervention existent, ils sont toujours plafonnés ; et pour mobiliser la région, le caractère régional du projet concerné doit être clairement attesté. Sur le terrain, la réponse financière est donc loin d'être efficace alors que, je le répète, les collectivités doivent faire face à une demande sociale forte, qui exige des réponses rapides.
Ainsi, dans le département du Lot où je suis élu, la communauté de communes, dont je suis vice-président chargé des sports, a le projet de construire un deuxième gymnase, ce qui n'est certes pas scandaleux pour 9 000 habitants. Nous avons la chance d'avoir des bénévoles très actifs, de sorte que toutes les activités sportives sont représentées. Or cela fait plus de deux ans que le permis de construire a été obtenu et que nous « ramons » pour trouver les financements.
Après être passé dans l'Isère et le Val-de-Marne, je vous invite donc, s'il vous reste un peu de temps, monsieur le rapporteur général, à venir dans le Lot, où vous avez d'ailleurs quelques attaches. Dans le cadre du plan de relance, le représentant de l'État dans le département nous avait demandé si certains dossiers étaient prêts ; je lui avais présenté ce projet de gymnase, pour lequel le permis de construire, je le répète, est signé ; pourtant, ce dossier n'a pas été retenu, ce qui est vraiment dommage.
L'initiative d'Henri Nayrou est bonne ; des chantiers, monsieur le ministre, attendent les entreprises de BTP, qui en ont bien besoin. Dans le cadre du plan de relance, des marges de manoeuvre importantes existent donc sur le terrain.