C'est un partage des rôles auquel nous commençons à être habitués.
Sans chercher à polémiquer, je dirais à M. Méhaignerie : si vous pensez qu'en aidant les maisons de santé à hauteur de 20 %, on parvient à lutter contre le désert médical et à faire venir des professionnels de santé dans des territoires qu'ils sont en train de fuir, je crois que vous vous trompez. Avec Marc Bernier qui en était le rapporteur, nous avons mené un travail d'investigation sur ce sujet pendant de nombreux mois. Aujourd'hui, les maisons de santé pluridisciplinaires sont plébiscitées dans les territoires, mais elles nécessitent autre chose que ces aides à 20 % : il s'agit de les rendre plus attractives pour les professionnels de santé, déficitaires dans ces zones.
Rappelons que nous sommes en train de piller les ressources humaines médicales de certains pays, la Roumanie en particulier, parce que la moitié des départements français ne savent pas attirer les professionnels de santé, notamment les médecins généralistes. Une telle méconnaissance de la situation ne va pas nous faire d'avancer ; je crains que dans un an, jour pour jour, nous abordions le même sujet dans à peu près les mêmes conditions.