Monsieur le ministre, ce projet de loi de finances rectificative vous a permis d'opérer une relative adaptation de vos prévisions économiques et budgétaires à la réalité de la crise économique et sociale – même si vous avez essayé de faire croire que la France était moins touchée que ses voisins, ce qui est faux.
Malgré vos proclamations et votre autosatisfaction, il faudra évidemment revenir sur le sujet, car vos mesures sont très insuffisantes au regard des attentes de nos concitoyens et des revendications légitimes du mouvement social, qui se sont exprimées puissamment le 29 janvier et le 19 mars dernier, et qui se feront à nouveau entendre, dans les rues de Paris et de nos grandes villes, le 1er mai prochain, ainsi qu'en de nombreuses autres occasions, pour demander l'amélioration du pouvoir d'achat, condition majeure pour sortir de la crise. Au fond, la différence entre nous, c'est que vous ne croyez pas à la nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat ; pourtant l'économie ne reprendra pas sa croissance sans que ce dernier ne progresse.
Le débat sur ce projet de loi a aussi porté sur ce que l'on pourrait qualifier improprement de « moralisation du capitalisme ». Les termes sont impropres en effet, puisque, par définition, le capitalisme ne peut pas être moral, malgré les proclamations récurrentes du Président de la République depuis son discours de Toulon. Monsieur le ministre, je vais vous citer ses propos, mais en ai-je vraiment besoin… ?