Monsieur le président, je vous remercie de me donner la parole. Tout à l'heure, vous m'avez interrompu après six minutes et vingt-deux secondes de bonheur passées à m'écouter, au moment où j'allais précisément aborder cet important alinéa de l'article 18, qui instaure une concordance entre le COM et le mandat du président de France Télévisions.
Tout d'abord, je rappelle que la durée du mandat effectué par les six présidents qui se sont succédé à la tête de France Télévisions fut en moyenne très brève. Il convient donc que le Parlement fasse tout pour que le président nommé puisse exercer son mandat pendant toute la durée du contrat d'objectifs et de moyens : c'est une nécessité pour le bon fonctionnement de France Télévisions. Hélas ! la possibilité, pour le Président de la République, de révoquer à tout instant les présidents de France Télévisions, de Radio France et de l'Audiovisuel extérieur de la France remet en question l'utilité même des contrats d'objectifs et de moyens, puisque leur durée de vie sera extrêmement réduite.
Deuxièmement, je m'étonne que nos collègues de la majorité invoquent aujourd'hui la crise comme un facteur justifiant d'autant plus la suppression de la publicité. La crise existait déjà le 8 janvier dernier, même si le Président de la République et les députés de l'UMP ne s'en étaient pas aperçus. Dans un discours d'avril 2007, le candidat Nicolas Sarkozy commençait son propos sur l'audiovisuel public par la reconnaissance d'un sous-financement. Aujourd'hui, une fois la campagne présidentielle terminée, plus personne au sein de la majorité ne fait état d'un sous-financement, ce qui laisse à penser que la société France Télévisions disposerait déjà de suffisamment d'argent, voire qu'elle en aurait trop, se contentant de dévorer l'argent public sans faire en retour le travail que l'on attend d'elle !
Je rappelle également que, dans le cadre des contrats d'objectifs et de moyens, France Télévisions a déjà pris des mesures de nature à lui permettre de réaliser des économies de fonctionnement, sans attendre que ce projet de loi le lui impose. Il me paraîtrait malvenu de ne pas reconnaître le travail qui a été accompli à ce titre par les présidents qui se sont succédé à la tête de France Télévisions, y compris le dernier. On pourra s'étonner que je tresse des couronnes à M. de Carolis alors même que j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer mon désaccord quant aux conditions de sa nomination, conditions que, pour rester mesuré, je me contenterai de qualifier de particulières. Pour autant, force est de constater qu'il fait son travail de façon satisfaisante, notamment pour ce qui est de réaliser des économies.
En conclusion…