Quand le Gouvernement dépense un peu plus et accélère les décisions publiques, quand des initiatives sont prises en matière de trésorerie pour les collectivités locales comme pour les entreprises, on ne peut que saluer ces très bonnes décisions.
Faut-il aller au-delà ? Nous l'avons dit en commission à la fin du mois de décembre, Éric Woerth et Patrick Devedjian l'ont redit ces jours-ci, nous avons un bon plan de relance, qu'il faudra constamment ajuster et améliorer – mais pas nécessairement avec un plan de relance numéro 2 ou 3, ni avec la mise en cause que constituerait un renvoi en commission, car ce ne serait pas de bonne politique. Il faut à la fois être sage et modeste, et procéder à des ajustements constants.
Le rapporteur général a lancé le débat sur le bon équilibre entre politique de l'offre et politique de la demande, car l'opposition n'est pas la seule à se poser ces questions. Les mesures en faveur de l'offre, utiles aux entreprises et à l'emploi, ont aussi un impact sur la demande. Mais nous ne sommes pas des monomaniaques de l'offre, et il faut envisager les deux possibilités. Soyons simplement attentifs, au moment des ajustements, à ce que les mesures que nous prendrons soient les plus efficaces, les moins contraignantes pour l'avenir, et interrogeons-nous constamment sur le ciblage du dispositif : quels sont les comportements économiques, quel est le public que nous visons ? De qui voulons-nous accélérer la décision ? comment ? Pour faire quoi ? Nous devons constamment avoir ces questions en tête.
Le plan de relance et le projet de loi de finances rectificative sont bons. Il nous faudra être capables de procéder à des ajustements, en restant toujours, même dans une époque d'initiatives, comptables de l'engagement public, notamment au sein du Fonds stratégique d'investissement. Notre collègue Balligand a eu raison d'insister sur la crédibilité de la Caisse des dépôts, mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire : simplement, il faut agir avec attention et finesse. Nous ne renonçons pas à suivre la manière dont le plan sera mis en oeuvre, ni à l'enrichir – non pas nécessairement en dépensant plus, mais en dépensant mieux, en faisant tout notre possible pour sortir de la crise dans les meilleures conditions, en n'insultant ni le présent ni l'avenir. Ne renvoyons pas le texte en commission, laissons celle-ci poursuivre son travail pour l'améliorer, rendre compte et préparer l'avenir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
(La motion de renvoi en commission, mise aux voix, n'est pas adoptée.)