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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 8 janvier 2009 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Nous avons déjà longuement débattu de ce plan de relance hier après-midi, mais je voudrais revenir sur la nécessité du renvoi en commission.

Première raison : la faiblesse des effets attendus de ce plan de relance, abondamment reconnue par les experts. L'effort effectif – et non l'affichage de 26 milliards d'euros – devrait être multiplié par deux ou trois, pour atteindre un niveau comparable à celui de l'effort consenti dans d'autres pays.

Deuxième raison : ce plan est inadapté car il est largement insuffisant en matière d'investissement – notamment public – et n'aborde pratiquement pas la question de la consommation.

Troisième raison : nous nous heurtons à un refus assez inquiétant de tirer la leçon essentielle de cette crise, c'est-à-dire de réorienter les richesses créées vers le travail et sa rémunération, vers ce qui concourt au développement des capacités humaines, au lieu de ne s'attacher qu'à la rémunération du capital et à sa liberté de circulation totale. Selon Patrick Artus, le flot d'argent qui alimente toujours plus la spéculation résulte de cette pression inadmissible sur les salaires, que vous appelez les coûts sociaux, et conduit à la situation actuelle. Dans ce plan, rien n'est prévu pour empêcher la création de nouvelles bulles financières, rien n'entrave la soif de rendement qui entraîne la planète finance – et nous avec – vers la catastrophe.

Vous agissez dans l'urgence, me direz-vous. Soit, mais la crise impose une modification des choix économiques et sociaux ; un plan d'urgence qui n'intégrerait pas cette nécessité tomberait totalement à plat.

Le retour en commission – qui ne demanderait pas forcément beaucoup de temps – est indispensable pour orienter davantage les richesses créées vers les capacités humaines et la rémunération du travail, et ne plus privilégier une concurrence irresponsable et des rendements financiers exorbitants. Nous voterons donc cette motion de renvoi.

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