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Intervention de François de Rugy

Réunion du 8 janvier 2009 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Or, cet exposé très intéressant éclaire au contraire l'analyse que l'on peut faire de la crise et les mesures qui doivent être prises.

Je prendrai un exemple concernant le plan de soutien aux banques, auquel nous ne nous sommes pas opposés puisque nous nous sommes abstenus. Nous étions en effet d'accord pour que des garanties soient apportées aux banques et que, par conséquent, un budget important soit prévu au cas où ces garanties joueraient, afin de redonner aux établissements bancaires la capacité d'accorder les crédits nécessaires à l'économie générale de notre pays. En même temps, nous avons regretté que vous refusiez, pour une raison qui reste à mes yeux obscure, que l'État, dès lors qu'il prend des participations dans certaines banques, siège dans leurs conseils d'administration. Vous ne souhaitez pas, selon vos propres termes, vous immiscer dans la gestion de ces établissements.

Il était donc quelque peu surréaliste d'entendre le Président de la République, hier midi, lors de ses voeux aux parlementaires, se plaindre que les banques n'accordent pas davantage de crédits alors que l'État les a soutenues, et affirmer qu'il fallait leur demander à présent de jouer leur rôle. Le plus simple n'aurait-il pas été pour l'État de prendre une part plus active dans la gestion de ces banques ?

Comme vous le savez, de nombreux Français sont dubitatifs, certains sont même choqués. Ils ne comprennent pas ce soutien aux banques, alors que celles-ci paraissent en partie responsables de la crise. Nous contribuons, pour notre part, au travail d'explication de l'utilité d'un tel soutien, mais ce travail bute sur votre refus de donner des instructions plus claires, de participer plus activement à la définition des orientations dans cette situation exceptionnelle. Je ne souhaite pas que l'État gère les banques ad vitam æternam, mais à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Le Président de la République, qui aime pourtant se classer parmi les pragmatiques, fait preuve, en la matière, d'idéologie plus que de pragmatisme en se focalisant sur la relance par l'investissement au détriment de la relance par la demande.

S'agissant de la relance par l'investissement, il est vrai que le projet de loi de finances rectificative constitue indéniablement un soutien à l'investissement, y compris public. Cette réhabilitation soudaine de l'investissement public est bienvenue. En tant qu'élu local, et comme nombre de mes collègues, je me félicite que l'on cesse de montrer du doigt les collectivités locales, comme vous le faisiez il y a quelques mois encore en leur reprochant de dépenser trop.

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