Le moment est important et si je m'exprime en tant que député, bien entendu, je n'oublie pas que j'exerce également des responsabilités au sein d'un exécutif régional, compétent en matière de formation professionnelle.
Éric Jalton a eu raison de rappeler le rôle important joué par la jeunesse dans les mouvements sociaux en Martinique et en Guadeloupe. Je rappelle en effet que 8 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans qualification ni diplôme. En déshérence, démobilisés, désocialisés, ils ne trouvent pas à s'insérer dans le dispositif actuel de formation.
Par ailleurs, dans ma région, une AFPA a fait faillite, à cause de la mauvaise gestion de celles et ceux qui la dirigeaient. Aujourd'hui, une épée de Damoclès pèse sur la tête de la collectivité, puisque l'Union européenne pourrait lui réclamer 18 millions d'euros. Nous avons créé un centre régional de formation professionnel, pour lequel nous vous avons adressé, monsieur le secrétaire d'État, une demande d'habilitation qui semble avoir été accueillie favorablement. Nous avions souhaité que ce dispositif puisse être financé par la taxe sur les jeux.
Cette possibilité a disparu lorsqu'elle est passée par le filtre de la commission des finances, ce que je regrette. En effet, il nous faudra bien trouver une articulation entre ce fonds pour la jeunesse et les fonds gérés par les collectivités.
Je n'aimerais pas voir consacrer au moins 20 % de certaines dépenses à un dispositif qui me paraît intéressant, mais qui pourrait se révéler, à terme, concurrent. Je souhaite donc, monsieur le secrétaire d'État, que nous réfléchissions d'ores et déjà à la meilleure articulation possible entre ce qui se fera à partir de ce que nous voterons ce soir et ce qui se fait déjà au niveau de la région.
Par ailleurs – et sur ce point, mon collègue Marie-Jeanne pourrait en dire au moins autant que moi –, je reçois 33 millions d'euros pour la formation professionnelle et 15 millions d'euros pour l'apprentissage, soit 48 millions d'euros au total. Le conseil régional apporte, pour sa part, 52 millions d'euros. Ces sommes sont dramatiquement insuffisantes ! Je me réjouis qu'un complément puisse être octroyé, mais il me paraît indispensable que nous vérifiions la cohérence, la cohésion et l'articulation harmonieuse entre les deux fonds.
(L'amendement n° 254 est adopté.)