Monsieur le secrétaire d'État, vous connaissez maintenant bien l'outre-mer. Vous savez que nous nous inquiétons parfois, non à cause de la force des éléments, mais à cause des promesses non tenues. En l'occurrence, malgré la qualité du dispositif que vous avez proposé, nous ne sommes pas tout à fait rassurés. Vous proposez 8 millions d'euros de crédits au titre du FISAC pour les neuf pays et territoires d'outre-mer, mais François Pupponi, député de Sarcelles, me parle de 4 millions pour certains parkings ! Ces 8 millions sont une bonne chose, mais ce n'est pas avec cela qu'on va sauver de la faillite ou de la mort lente les lolos antillais et réunionnais. Ils cherchent, je crois, leur Poujade. Vous pourriez vous immortaliser en le devenant.
De toute façon, il faut faire un meilleur sort au petit commerce, et vous le savez. Avec l'hôtellerie, l'ingénierie, les services à la personne et aux entreprises, il est l'un des secteurs les plus créateurs d'activité et d'emploi en outre-mer.
Curieusement, vous qui appartenez à la droite libérale, avez une conception marxiste du commerce ! (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Dans la théorie marxiste, seul le travail crée une plus-value, et le commerce n'en crée pas. C'est pourquoi, depuis toujours – mais cela se comprend plus dans ma famille politique, la gauche – on n'aide pas le commerce. Acheter et revendre serait faire de l'argent en dormant. Curieusement, vous partagez cette idéologie : le commerce, fort créateur d'emploi, mais qui ne créerait pas de plus-value, ne mérite pas d'être aidé. Ne laissez pas l'image du fossoyeur du lolo antillais.