Madame la ministre, au-delà de son objet, votre texte a ignoré les spécificités de l'outre-mer lors de son élaboration – comme c'est souvent le cas, malheureusement.
Certes, vous avez corrigé le tir en faisant adopter au Sénat un amendement quasi identique à celui présenté par les sénateurs Larcher, Lise et Gillot et inspiré de ce que souhaitent les universitaires, étudiants et parlementaires de l'outre-mer. Nous aurions préféré que la concertation que vous envisagez ait lieu en amont du débat parlementaire, ce qui aurait permis à nos collègues de métropole d'appréhender les problèmes auxquels se heurtent l'université des Antilles et de la Guyane et notre communauté universitaire dans un environnement économique et social très défavorable, évoqué tout à l'heure par M. Fruteau : un taux de chômage trois fois supérieur à celui de la métropole, une université éclatée sur trois régions très éloignées les unes des autres, une insuffisance de moyens humains et en infrastructures – cette liste est loin d'être exhaustive.
L'amendement n° 275 , que vous allez défendre tout à l'heure, madame la ministre, un amendement qui sera certainement voté et permettra d'apporter les adaptations nécessaires dans le cadre prévu par l'article 73 de la Constitution, annihile de facto tout débat en empêchant l'adoption d'autres amendements.
Il conviendra que nous soyons très vigilants sur les choix qui seront opérés à l'issue de la concertation. Pouvez-vous d'ores et déjà nous indiquer quelles seront les modalités de cette concertation, quand elle aura lieu et qui y sera associé – élus, étudiants, universitaires, représentants des IUFM et du monde de l'entreprise ?