On nous oppose généralement le « succès » de la privatisation, pour évoquer les belles impostures intellectuelles de « l'actionnariat populaire », et même – c'est risible – une prétendue « démocratie d'actionnaires ».
Appliqué à l'énergie et à EDF-GDF, le concept est croustillant.
Le « succès » de la privatisation a en effet été total – près de 5 millions de particuliers. Plus des trois quarts des salariés des entreprises ont acquis des actions.
Mais EDF vaut aujourd'hui à elle seule plus de 150 milliards d'euros !
La part détenue par les particuliers, salariés inclus, n'a jamais atteint... 2 % du capital ! Et il s'agit pourtant du plus grand succès « populaire » de privatisation. 2 % du capital, aucun rôle, aucun contrôle sur rien !
Où est la « démocratie d'actionnaires » ?
Elle n'existe pas. Il n'y a, dans la privatisation des entreprises de l'énergie, qu'une seule logique, celle de la maximisation du profit des « vrais » actionnaires, ceux qui comptent, ceux que l'on invite les soirs de victoire électorale,…