Cela ne concerne donc qu'une minorité de salariés, comme le confirment toutes les études menées depuis que vous avez mis en oeuvre cette mesure. Dans le texte que vous nous proposez, vous ouvrez la possibilité de compléter un revenu insuffisant, qu'il s'agisse d'un salaire ou d'une retraite, par une activité indépendante. Je pense, par exemple, aux caissières d'Auchan ou d'autres grandes surfaces, qui, travaillant à temps partiel, ne disposent pas toujours d'un SMIC pour vivre, voire à certains fonctionnaires qui, une fois à la retraite, n'ont même pas un revenu de 1 000 euros par mois. Pour illustrer mon propos, je reprendrai l'expression déjà utilisée dans les motions de procédure : il y a quelques mois, vous prôniez le « tous propriétaires », voici aujourd'hui le « tous patrons » !
Dans ce contexte, notre amendement propose au Gouvernement d'organiser rapidement un Grenelle des salaires, reposant sur une négociation entre les représentants syndicaux, le patronat et l'État, qui devra se conclure par la négociation d'accords de branche et d'accords d'entreprise avant le 1er novembre 2008. Une économie moderne se doit en effet de rémunérer les salariés de façon satisfaisante. Car, contrairement à ce que pensent nombre d'entre vous, le salaire et la justice sociale sont des éléments fondamentaux de la modernité !
L'augmentation du pouvoir d'achat est au coeur des préoccupations des Français, et, face à l'augmentation des prix et des charges, la stagnation des salaires et des pensions de retraites est ressentie comme une insulte à la dignité des salariés et des retraités. D'autant que l'étalage des gains et profits d'une minorité montre bien qu'une autre répartition des richesses est non seulement souhaitable, mais possible. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)